TY - RPRT T1 - Surveillance de la mortalité toutes causes confondues en Belgique, Flandre, Wallonie et Bruxelles durant l'hiver 2019-2020. Be-MOMO The Belgian Mortality Monitoring Y1 - 2022 A1 - Natalia Bustos Sierra A1 - Sébastien Fierens A1 - Nathalie Bossuyt A1 - Toon Braeye A1 - Melissa Vermeulen KW - Be-MOMO KW - COVID-19 KW - Excess mortality KW - mortality KW - Surveillance AB -

La période hivernale 2019-2020, du 7 octobre 2019 (semaine 41) au 10 mai 2020 (semaine 19), a été caractérisée par un événement majeur : le début de l’épidémie de COVID-19 dans notre pays, en mars 2020. Durant l’épidémie de grippe saisonnière, du 20 janvier (semaine 4) au 15 mars 2020 (semaine 11), la surmortalité a été quasi inexistante, alors que la première vague de l’épidémie de COVID-19 a engendré une surmortalité extrême à partir du 16 mars (semaine 12). 
Sur l’ensemble de la période hivernale, il y a eu 75 441 décès enregistrés pour 67 512 décès attendus, soit un excès de mortalité de 7 928 décès (+11,7 %). À titre de comparaison, la surmortalité de cette période hivernale est cinq fois plus élevée que la moyenne des cinq hivers précédents qui est de 2,3 %. Il y a eu en moyenne 348 décès par jour, avec un pic de 670 décès la journée du 10 avril 2020 proche du pic des décès associés à la COVID-19 (324 décès COVID-19 le 8 avril 2020).
L’analyse par sexe montre qu’il n’y a pas eu de différence majeure de surmortalité entre les femmes et les hommes. En revanche, l’analyse par région de résidence montre des disparités marquées entre les trois régions : la surmortalité était de 9,8 % en Flandre, 13,0 % en Wallonie, et 27,0 % à Bruxelles. Les taux de mortalité bruts et standardisés étaient les plus élevés en Wallonie. L’analyse par groupe d’âge a montré que le nombre de décès était le plus élevé chez les femmes de plus de 84 ans (21 319 décès) suivi des hommes de 65-84 ans (18 134 décès), ce qui est habituel dans notre pays. D’autre part, la surmortalité a touché tous les sous-groupes d’âge et de sexe, dans les trois régions, et principalement chez les 65-84 ans. 
L’analyse hebdomadaire de la mortalité a montré qu’avant le début de l’épidémie de COVID-19 (semaine 9), il n’y a eu aucune semaine présentant une surmortalité statistiquement significative. Du 16 mars (semaine 12) au 10 mai (semaine 19), une surmortalité statistiquement significative extrêmement élevée a été observée dans différents groupes d’âge, en lien avec la première vague de l’épidémie de COVID-19. La surmortalité a touché l’ensemble de la population (hommes et femmes dans les trois régions) des semaines 13 à 17, touchant systématiquement les personnes de plus de 64 ans. 
Concernant les facteurs de risque, les conditions météorologiques, la pollution de l’air et l’épidémie de grippe ont été d’ampleur habituelle et n’étaient dès lors pas de nature à pouvoir expliquer la surmortalité observée durant la période hivernale 2019-2020. En revanche, étant donné le nombre de décès attribués à la COVID-19 durant la période hivernale 2019-2020 (8 714 décès), l’épidémie de COVID-19 a été le facteur de risque principal pouvant expliquer la surmortalité observée durant cette période. 
Néanmoins, lors de cette période hivernale, le nombre de décès toutes causes confondues (hors décès COVID-19) était corrélé, de manière statistiquement significative, à l’augmentation de l’incidence des syndromes grippaux, et à la diminution des températures. 
En Belgique, la mortalité hivernale est, de manière générale, beaucoup plus importante que la mortalité estivale. La grippe, mais également les facteurs météorologiques et environnementaux influencent de manière complexe la mortalité toutes causes confondues. Lors de la période hivernale 2019-2020, l’épidémie de COVID-19 a largement contribué à la surmortalité.

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