6e Enquête de santé COVID-19 | Près d'une personne sur 3 ressent un sentiment de solitude important

Publié le : 
Mardi, 13 avril 2021
Last updated on 15-4-2021 by Lieke Vervoort

ERRATUM: LES TENDANCES DE SUICIDE ONT ÉTÉ CORRIGÉES LE 14/04/21 ET SONT MARQUÉES EN BLEU DANS LE TEXTE.

Une grande insatisfaction à l’égard de la vie sociale et une souffrance mentale toujours bien présente, c’est ce qui ressort de la 6e enquête de santé COVID-19 de Sciensano. Alors que la pandémie joue les prolongations, il devient difficile pour beaucoup de respecter les mesures visant à endiguer la propagation du virus, en particulier les règles qui limitent à un seul contact rapproché et qui préconisent la distanciation sociale. La moitié des personnes qui dérogent à certaines mesures en vigueur trouvent que celles-ci sont trop strictes.

Les familles avec enfant(s) moins satisfaites de leurs contacts sociaux

De la nouvelle enquête de santé COVID-19, qui a interrogé plus de 20 000 personnes entre le 18 et 25 mars 2021, il ressort que 63 % de la population adulte est insatisfaite à l’égard de ses contacts sociaux actuels et que près d’un tiers de celle-ci éprouve un sentiment de solitude important (29 %).

Etonnement, ce sont les 30-49 ans et les 50-64 ans qui manifestent le plus leur désarroi social, avec respectivement 69 % et 65 % d’insatisfaits à propos de leurs contacts sociaux.

  • Les couples avec enfant(s) s’avèrent être les plus insatisfaits vis-à-vis de leur vie sociale (70 %), suivis des personnes vivant seules avec enfant(s) (69 %).
  • Les personnes en situation d’handicap ou d’invalidité indiquent aussi plus souvent être insatisfaites de leurs contacts sociaux (73 %).
  • Les personnes qui ont au moins une maladie qui augmente le risque de développer une forme sévère de COVID-19 sont plus souvent insatisfaites de leurs contacts sociaux que celles qui n’ont déclaré aucune de ces maladies (67,5 % contre 62 %, respectivement).

« Ce mal-être social se traduit également par des sentiments de solitude. Près d’1 personne sur 3 ressentent une grande solitude, surtout les personnes d’âge actif qui se trouvent sans occupation professionnelle. A côté de cela, 1 personne sur 4 éprouve encore des troubles anxieux ou dépressifs », précise Lydia Gisle, chercheuse chez Sciensano, « on voit que la population est toujours déstabilisée et très éprouvée psychologiquement ».

Les jeunes adultes plus enclins à souffrir de maux psychologiques et à subir la violence domestique

La proportion de personnes en souffrance mentale reste particulièrement élevée parmi les moins de 50 ans, mais les jeunes adultes (18-29 ans) sont de loin les plus touchés (34 % souffrent d’anxiété et 38 % de dépression), surtout les jeunes femmes (autour de 40 % d’entre elles). Il ressort également de l’enquête qu’au cours de l’année écoulée, soit depuis le début de l’épidémie en Belgique, une personne sur huit (12,5 %) dit avoir eu des pensées suicidaires et que 0,6 % des personnes rapportent avoir fait une tentative de suicide.

Autre problème psychologique qui semble avoir augmenté depuis la crise : 11 % des répondants présentent des symptômes d’un trouble de l’alimentation (contre 7 % en 2018).  Par exemple, 8 % des personnes ont perdu plus de 6 kg en trois mois, 17 % disent avoir perdu le contrôle sur les quantités qu’elles mangent, 12 % indiquent que la nourriture domine leur vie. Le trouble du comportement alimentaire touche plus particulièrement les femmes jeunes (13 %).

« En mars 2021, 6 % de la population qui ne vit pas seule a déclaré être victime de violence au sein de leur foyer, une proportion qui a augmenté en un an (4 % en avril 2020). Il s’agit de 7 % des femmes et 5 % des hommes, une différence qui n’est pas statistiquement significative. Par contre, il existe des différences selon les groupes d’âge. Les jeunes adultes seraient aussi les plus touchés (12 %) » explique Lydia Gisle. La majorité des victimes de violence domestique indiquent qu’il s’agissait de violence verbale ou psychologique (96 %), mais 19 % d’entre elles ont également subi des violences physiques ou sexuelles.

La situation épidémiologique n’a pas permis jusqu’à présent d’assouplir les mesures anti-COVID-19 ce qui génère des difficultés qu’un grand nombre de personnes ne parviennent pas, ou plus, à surmonter.

Des mesures trop strictes pour certains

Alors que le non-respect des mesures mises en place pour freiner l’épidémie tend à augmenter depuis l’enquête de décembre 2020, la moitié des personnes qui ne les respectent pas invoquent que les mesures sont trop strictes (49 %). La plupart de ces personnes (67 %) ajoutent être malgré tout très prudentes face à la propagation du virus. La mesure qui est la moins suivie est la restriction des contacts rapprochés à une seule personne, suivie de la mesure de distanciation sociale.

D’autre part, depuis un an, près de la moitié (48 %) des Belges s’est fait tester pour une infection au coronavirus. Par ailleurs, seuls 9 % des personnes interrogées ne sont pas encore certaines de vouloir se faire vacciner et 6 % indiquent ne pas vouloir se faire vacciner. Au total, 85 % de la population aurait bien l’intention de se faire vacciner contre le coronavirus.

Consultez l’ensemble des résultats préliminaires de la 6e Enquête de Santé COVID-19, qui s’intéresse également à la vaccination, la qualité de vie, la fragilité de nos aînés, l’alimentation, le sport, la consommation d’alcool, la situation économique ainsi que à l’impact de la crise du COVID-19 sur d’autres domaines de notre vie quotidienne.

Merci à toutes les personnes qui participent à nos enquêtes depuis bientôt un an !

 

 

Sujets santé: 

QR code

QR code for this page URL