Sciensano suit l’évolution de la présence d’anticorps contre le coronavirus dans la population générale belge et dans différents groupes de la population, en particulier chez les professionnels de la santé, les écoliers et le personnel scolaire. Les résultats les plus récents indiquent une augmentation du nombre de personnes ayant développé des anticorps dans tous ces groupes. Au cours de la période février-avril 2021, nous avons trouvé des pourcentages similaires dans la population générale et chez les écoliers et le personnel scolaire : environ 1 sur 4-5 personnes possèdent déjà des anticorps. Chez les professionnels de la santé, l’impact de la vaccination est clairement visible.
Anticorps chez les enfants et le personnel scolaire
En mars 2021, 17,5% des élèves et 19,0% du personnel scolaire de l’enseignement primaire et du premier degré de l’enseignement secondaire possédaient des anticorps contre le coronavirus. C’est, pour les deux groupes, environ 4% de plus que lors de la première période de prélèvement qui a eu lieu entre décembre 2020 et janvier 2021. Il est possible que cette augmentation soit l’effet de la 3e vague et de l’émergence de nouveaux variants.
Par ailleurs, les résultats de la deuxième période de test font apparaître que les élèves de l’enseignement primaire (17,1%) ont plus ou moins autant d’anticorps que les élèves de l’enseignement secondaire (18,0%). Il existe toutefois une différence statistiquement significative entre le personnel scolaire de l’enseignement primaire d’une part (22,5%) et de l’enseignement secondaire d’autre part (14,9%). La même chose se vérifie pour le personnel de l’enseignement primaire (22,5%) et les enfants de l’enseignement primaire (17,1%). Il n’existe toutefois aucune différence statistiquement significative entre le personnel (14,9%) et les élèves (18,0%) de l’enseignement secondaire. Les différences régionales dans la présence d’anticorps chez les élèves et le personnel scolaire restent évidentes. Ces différences reflètent le taux d’infection plus élevé constaté à Bruxelles et en Wallonie par rapport à la Flandre.
Lors de l’enquête jointe à l’étude, 4 % des élèves et 11 % des membres du personnel ont rapporté avoir connu une infection confirmée au coronavirus. Dix participants (1,5%) du personnel scolaire avaient reçu une première dose du vaccin. Aucun des élèves n’avait encore été vacciné. L’étude de Sciensano, en collaboration avec la KU Leuven, dure jusqu’à la fin de l’année scolaire. Le même groupe d’élèves et de personnel sera testé une troisième fois entre la mi-mai et la mi-juin. L’échantillon est représentatif pour tous les élèves et collaborateurs scolaires en Belgique.
Lisez ici le rapport reprenant les résultats de la deuxième période de prélèvement.
Anticorps auprès de la population belge
En ce qui concerne l’évolution de la présence d’anticorps contre le coronavirus dans la population adulte belge, nous nous basons sur les analyses de sang de donneurs de sang belges, mais également sur les premiers résultats de la nouvelle étude SalivaHIS.
Sciensano a lancé récemment une nouvelle étude, SalivaHIS, pour laquelle un groupe de la population adulte belge sélectionné au hasard est invité à effectuer un auto-prélèvement salivaire et à envoyer l’échantillon de salive par la poste. Par la suite, Sciensano étudie ces échantillons pour vérifier quel pourcentage de la population adulte belge est déjà entrée en contact avec le SARS-CoV-2 ou a été vaccinée contre le COVID-19. Les premiers résultats font apparaître que, pendant la première moitié du mois d’avril, 28,9% de la population adulte belge possédaient des anticorps contre le coronavirus. Parmi les participants non encore vaccinés, 19,4% possédaient des anticorps. Pour suivre l’évolution de la présence d’anticorps dans le temps, cette étude est répétée après 3 et 6 mois.
En outre, Sciensano étudie depuis le 30 mars 2020, en collaboration avec la Croix-Rouge de Flandres et le Service du Sang de la Croix-Rouge, la présence d’anticorps contre le coronavirus chez les donneurs de sang belges. Les dernières analyses disponibles datant de début février 2021 font apparaître que 20,3% des donneurs de sang belges possèdent des anticorps. Les résultats les plus récents sont toujours disponibles sur le module interactif Epistat. L’étude se déroule jusqu’à la fin 2021 afin de continuer à suivre les tendances dans le développement de l’immunité.
Anticorps chez les professionnels de la santé
Chez les professionnels de la santé, la situation est tout à fait différente parce que ce groupe a été massivement vacciné à partir de la mi-janvier 2021.
Fin avril 2021, 97% des professionnels de la santé travaillant dans les hôpitaux belges et 84,1% des soignants de première ligne possédaient des anticorps contre le coronavirus. Ces pourcentages élevés sont principalement la conséquence de la vaccination. Entre décembre 2020 et début janvier 2021, donc juste avant le début de la campagne de vaccination, environ 20% des professionnels de la santé travaillant dans les hôpitaux et 15% des soignants de première ligne avaient des anticorps. Fin avril, 95% des professionnels de la santé dans les hôpitaux avaient reçu une première dose du vaccin et 91% étaient entièrement vaccinés. Pour les soignants de première ligne, ces chiffres étaient de 96,6% et 81,1%.
C’est ce qui ressort d’une étude menée par Sciensano en collaboration avec l’Institut de médecine tropicale chez les professionnels de la santé dans les hôpitaux (d’avril 2020 à avril 2021) et de l’étude CHARMING de l’Universiteit Antwerpen, l’Université de Liège et Sciensano menée auprès des médecins généralistes et autres soignants de première ligne employés dans des cabinets de généralistes (de décembre 2020 à décembre 2021). Les résultats les plus récents sont toujours disponibles sur le module interactif Epistat.
Résultats similaires pour la population générale, les enfants et le personnel scolaire
Dans la population générale ainsi que chez les écoliers et le personnel scolaire, nous avons donc constaté, pendant la période de février-avril 2021, des pourcentages similaires de personnes possédant des anticorps contre le coronavirus : environ 1 sur 4-5 personnes en possédaient.
Dans les écoles, la 3e vague et l’émergence de nouveaux variants ont probablement eu un impact sur les chiffres, même si la tendance reste encore comparable aux constatations faites dans la population générale.
Dans la population adulte non vaccinée, nous voyons un pourcentage similaire de personnes possédant des anticorps dans l’étude réalisée auprès des donneurs de sang et dans l’échantillon de la population générale.
Fin avril 2021, nous avons également constaté très clairement l’impact de la campagne de vaccination sur le pourcentage de professionnels de la santé possédant des anticorps contre le coronavirus.