Virus de l’hépatite C (VHC) en Belgique : le nombre de cas estimé est moins élevé que supposé

Publié le : 
Mercredi, 17 avril 2019
Last updated on 17-4-2019 by Sébastien Daems

Une étude récente de l’Institut belge de santé Sciensano indique que le nombre de personnes infectées par le virus de l’hépatite C est moins élevé que ce que l’on pensait jusqu’il y a peu. Selon cette étude, réalisée dans la population générale, 13 000 personnes seraient porteuses du VHC, contre 65 000 estimées auparavant. Les conclusions de l’étude sont une excellente surprise pour le budget de la sécurité sociale, toutes les personnes infectées par le VHC bénéficiant, depuis le 1er janvier 2019, d’un remboursement du traitement onéreux contre le VHC. Dans le cadre de l’objectif d’élimination de l’hépatite C de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces résultats sont aussi une source d’espoir.

Le virus de l’hépatite C se transmet par le sang, par exemple lors de l’utilisation d’aiguilles infectées. Une fois la personne infectée, le virus reste généralement présent, la maladie se développant à bas bruit. Bien souvent, les personnes infectées ne savent pas qu’elles sont atteintes par le virus. Ce n’est qu’après plusieurs dizaines d’années que de graves conséquences peuvent apparaître, comme une cirrhose ou un cancer du foie. Jusqu’il y a peu, le nombre de personnes infectées en Belgique était estimé à 65 000. La nouvelle étude de Sciensano, pour laquelle 3 209 échantillons répartis sur l’ensemble du territoire ont été testés, estime toutefois leur nombre à 13 000.

« Nos chiffres se situent à un niveau nettement inférieur au nombre de cas avancé auparavant », confirme le Dr Sophie Quoilin de Sciensano. « La dernière étude réalisée sur des échantillons sanguins dans la population générale datait de plus de 25 ans. À l’époque, le virus n’avait été découvert que depuis quelques années. Nous supposons donc que, notamment, l’introduction de mesures préventives comme les tests réalisés sur les produits sanguins ont contribué à cette baisse. » 

Ces dernières années, des avancées majeures ont été enregistrées dans le développement de médicaments contre l’hépatite C. La maladie se guérit actuellement relativement bien, mais le coût du traitement par patient s’élève à quelques dizaines de milliers d’euros. Jusqu’à la fin de l’année dernière, seuls les patients à un stade avancé de la maladie pouvaient prétendre à un remboursement de leur traitement. En janvier, le gouvernement a toutefois décidé d’élargir ce remboursement à toutes les personnes infectées par le VHC.

« Nous nous réjouissons évidemment de cette décision », affirme le Professeur Thomas Vanwolleghem, hépatologue à l’Hôpital universitaire d’Anvers. « Pour le patient, une guérison rapide est un élément crucial. Par ailleurs, une intervention rapide permet également de réduire le risque de contamination d’autres personnes. » 

D’après les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 71 millions de personnes dans le monde sont infectées de manière chronique par le VHC, et près de 400 000 en décèdent chaque année. L’OMS s’est donc fixé pour objectif d’éliminer l’hépatite C d’ici 2030. Avec les estimations actuelles moins élevées et le remboursement du traitement pour toutes les personnes infectées, la Belgique est bel et bien sur la bonne voie.

Icône PDF L’étude publiée par le l’institut belge de santé a été publiée en janvier 2019 dans la revue BMC Public Health.

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