Nous fumons et buvons moins mais nous sommes trop gros

Publié le : 
Mardi, 1 octobre 2019
Last updated on 1-10-2019 by Daisy Tysmans

Sciensano analyse le style de vie de la population en Belgique | Nous fumons et buvons moins mais nous avons encore beaucoup à apprendre en matière d’alimentation et d’exercice physique. C’est la conclusion de Sciensano, l’Institut belge de santé, qui publie aujourd’hui la deuxième partie de son Enquête de santé 2018. Si le pourcentage de fumeurs baisse en Belgique (19,4%), presque la moitié des habitants sont en surpoids (49,3%).

Nous fumons moins et buvons moins d’alcool …

Les Belges sont davantage conscients des dangers de l’alcool et du tabac. Cette prise de conscience a contribué à la baisse», affirme Lydia Gisle, chercheuse chez Sciensano.

Le pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus n’a cessé de diminuer depuis 2001 pour atteindre 19,4 % (15,4 % de fumeurs quotidiens et 4 % de fumeurs occasionnels). Par rapport aux chiffres de 2001, on compte actuellement moins de fumeurs chez les jeunes de 15-24 ans. Plus de la moitié de la population de 15 ans et plus (57,5%) n’a jamais fumé. 

76,6% de la population de 15 ans et plus boit toujours de l’alcool. C’est beaucoup mais quand même moins que le pourcentage de l’enquête de 2013 (82%). Le nombre de buveurs quotidiens a également diminué. C’est principalement chez les jeunes que la consommation d’alcool est problématique: 20% avouent s’adonner au ‘binge drinking’ au moins une fois par mois. Cette pratique consiste à boire au moins 4 verres d’alcool en moins de 2 heures pour les femmes et 6 verres pour les hommes.

Malgré ces chiffres prometteurs, il est un fait que le tabac et l’alcool, même en petites quantités, ont des conséquences négatives pour la santé. Si l’évolution est positive, elle peut encore l’être davantage. Les nombreuses initiatives des autorités ne peuvent donc certainement pas s’arrêter. Il est important que le nombre de fumeurs continue à diminuer et qu’en ce qui concerne l’alcool, nous ayons moins de personnes buvant quotidiennement et en grande quantité», explique Gisle. 

…mais nous avons encore beaucoup à apprendre en matière d’alimentation ou d’exercice physique

Le surpoids et l’obésité chez les adultes n’ont fait qu’augmenter au cours de 20 dernières années. Pas moins de 49,3% de notre population est en surpoids (BMI ≥ 25) et 15,9% est obèse (BMI ≥ 30). En 1997, ces pourcentages étaient de 41,3% et 10,8%. “Ces chiffres sont inquiétants”, selon Lydia Gisle. “Ce qui est plus important, c’est que le surpoids peut avoir des conséquences graves pour la santé. C’est cela qui devrait nous motiver à vivre plus sainement.»

Le nombre élevé de personnes souffrant de surpoids et d’obésité peut s’expliquer entre autres :

  • Par le fait que 30,1% seulement de la population fait de l’exercice physique d’intensité modérée au moins 150 minutes par semaine, comme nager ou faire du vélo. De plus, nous passons trop de temps assis; jusqu’à 6 heures en moyenne par jour. Nous ne faisons pas non plus beaucoup d’exercice pendant notre temps libre. 
  • Par le fait que nous ne mangeons pas assez sainement : nous consommons trop peu de fruits et de légumes. Seulement 32,7% de la population de 6 ans et plus mange la quantité quotidienne recommandée de 2 fruits par jour. Pour les légumes, ce pourcentage est de seulement 38%. 1 personne sur 5 boit chaque jour des boissons sucrées et 38% consomment quotidiennement des snacks salés ou sucrés

Pour Lydia Gisle, la situation doit absolument changer. 

Comment pouvons-nous renverser cette tendance?

Les comportements malsains sont souvent combinés chez les mêmes personnes, mais la bonne nouvelle est que l’environnement dans lequel nous vivons peut nous aider à nous défaire des mauvaises habitudes», explique Gisle. Les éléments d’un environnement qui stimule des choix sains sont par exemple: 

  • l’aménagement de bonnes pistes cyclables, ce qui encouragera les gens à délaisser plus souvent leur voiture
  • les entreprises qui stimulent l’utilisation de l’escalier au lieu de l’ascenseur et qui organisent des meetings-promenades
  • un prix plus élevé pour l’alimentation mauvaise pour la santé
  • des initiatives telles que le Nutri-score, qui permettent d’effectuer de bons choix pour la santé.

Des campagnes de prévention et de promotion doivent stimuler un mode de vie sain, en se concentrant en particulier sur les jeunes et les personnes peu instruites. Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) et les Autorités compétentes du pays se sont accordés sur les choix alimentaires qui contribuent à améliorer notre santé

Consultez l’ensemble des rapports et des recommandations de la partie 2 de l’Enquête de santé 2018

Vous pouvez également rechercher les résultats spécifiques pour certains groupes cibles grâce à l’outil interactif 

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