Le dépistage du cancer colorectal est un succès [1]
Des campagnes qui encouragent le dépistage des maladies
Des messages clairs et des procédures simples encouragent la population à participer au dépistage des maladies. C’est ce que présume Sciensano, l’institut belge de santé, au vu des résultats du 3ème volet de son Enquête de santé. Depuis la précédente enquête en 2013, le pourcentage de personnes de 50 à 74 ans qui ont déclaré s’être fait dépister pour le cancer colorectal a plus que doublé en Belgique. Cette augmentation coïncide avec le programme de dépistage du cancer colorectal mené en Flandre à la même période.
Le dépistage du cancer colorectal triple en Flandre
« En Flandre, le pourcentage de personnes de 50 à 74 ans qui ont déclaré s’être fait dépister de manière précoce pour le cancer colorectal a triplé depuis l’enquête précédente en 2013. Cette augmentation est probablement due à la campagne de dépistage – het Bevolkingsonderzoek Dikkedarmkanker [2] – mise en place par la région », explique Finaba Berete, chercheuse chez Sciensano. Dans le cadre de cette campagnes les personnes âgées de 53 à 74 ans peuvent effectuer le test elles-mêmes à l’aide d’un kit de dépistage livré à domicile. L’échantillon est ensuite testé gratuitement en laboratoire. Chaque année, la tranche d’âge ciblée par la campagne est élargie et touchera prochainement la population dès 50 ans. « En 2013, lors de la précédente enquête de santé, 16,2% des personnes interrogées en Flandre s’étaient faites dépister pour le cancer colorectal, contre 48,1% en 2018 », poursuit Finaba Berete.
Chaque région prévoit son propre programme de dépistage, cependant les stratégies diffèrent. En Wallonie par exemple, où un programme de dépistage existe depuis 2009, le pourcentage de tests effectués est passé de 16,4% en 2013 à 19,4% en 2018. Toutefois, avec la nouvelle campagne [3] lancée en septembre dernier par l’Agence pour une Vie de Qualité (AViQ) on peut s’attendre à une amélioration du taux de dépistage dans la région. Chaque Wallon âgé de 50 à 74 ans peut désormais demander le kit de dépistage soit auprès de son médecin généraliste, soit en ligne ou par téléphone.
Brumammo a repris son programme de dépistage du cancer colorectal à Bruxelles en octobre 2018. Après réception d’une invitation, les Bruxellois peuvent aller chercher leur Colotest [4] chez l’un des pharmaciens participants.
Moins de mammographies et un taux de frottis stable
«Communiquer directement aux groupes à risque, permet de détecter de manière précoce des maladies cardiovasculaires, le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus ainsi que le cancer colorectal » explique Finaba Berete. L’Enquête de santé 2018 dévoile également les chiffres suivants :
- Le pourcentage de femmes de 50 à 69 ans qui ont déclaré avoir eu une mammographie au cours des deux dernières années a diminué en Belgique entre 2013 et 2018 (67,3 % en 2018 par rapport à 75,5 % en 2013).
- Le pourcentage de femmes de 20 à 69 ans qui ont déclaré avoir eu un frottis du col au cours des 3 dernières années reste stable en Belgique depuis 2013 (environ 68 % en 2013 et 2018).
- La vaccination contre les pneumocoques (qui peuvent être à l’origine d’une méningite ou d’une pneumonie et qui peuvent entraîner des complications en cas de grippe), ne fait pas encore partie de la routine des Belges. Moins de 1 personne sur 10, parmi la population à risque, a déclaré avoir été vaccinée au cours des cinq dernières années.
- On observe une augmentation significative entre 2013 et 2018 du pourcentage de femmes âgées de 10 à 44 ans qui ont déclaré avoir été vaccinées au moins une fois contre le papilloma virus humain (de 17,8% en 2013 à 26,4% en 2018).
- Malgré l’étendue de la campagne de prévention contre la grippe, seules 46,2 % des personnes à risque ont déclaré avoir été vaccinées lors de la dernière saison de vaccination. La Belgique est loin de l’objectif international fixé en matière de couverture vaccinale, et qui s’élève à 75 %.
Des campagnes ciblées pour pallier au manque de connaissances concernant la santé…
« L’Enquête de santé 2018 nous apprend aussi que 33,4% de la population ne sait pas assez comment trouver et utiliser des informations en matière de santé », explique Finaba Berete. Sciensano plaide en faveur de campagnes ciblées vers les groupes à risque et les personnes vulnérables ainsi que des messages clairs et une simplification des procédures, afin de les toucher de manière compréhensible et abordable. Des campagnes semblables à celle menée en Flandre autour du dépistage du cancer colorectal prouvent leur utilité : ce sont des campagnes ciblées vers les personnes à risque comportant des procédures simples, à réaliser facilement chez soi.
… « Masanté.be » : une source fiable d’informations
Le site web Masanté (www.Masanté.be) [5] a vu le jour l’année dernière afin d’augmenter les connaissances et compétences des citoyens en matière de santé. « Ce portail global rassemble toutes les informations concernant la santé, auparavant logées sur différentes plateformes. Il donne accès aux données personnelles de chaque citoyen, à des données générales, comme aux informations concernant les enquêtes et campagnes de santé en cours » précise Maggie De Block, ministre de la Santé publique.
L’Enquête de santé 2018 souligne l’importance des investissements liées aux connaissances en terme de santé.
Consultez l’ensemble des rapports et des recommandations de la partie 2 de l’Enquête de santé 2018. [6]