Surveillance détaillée de la consommation d’antimicrobiens en soins de première ligne [1]
En bref
Les antibiotiques sont des médicaments qui sauvent des vies, mais une utilisation trop fréquente ou inappropriée les rend moins efficaces. Ce projet étudie comment les antibiotiques sont prescrits et utilisés en dehors des hôpitaux en Belgique. Une meilleure compréhension de cette utilisation permet de lutter contre la résistance aux antimicrobiens (AMR) [2] et de protéger la santé de tous.
Description du projet
La résistance aux antimicrobiens (AMR) représente une menace majeure pour la santé publique, principalement alimentée par une utilisation inappropriée des antibiotiques. La surveillance de la consommation d’antimicrobiens (AMC) est essentielle pour détecter les schémas de prescription problématiques et orienter les interventions.
La Belgique contribue chaque année à ESAC-Net [3] (Réseau européen de surveillance de la consommation d’antimicrobiens), coordonné par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). ESAC-Net utilise une méthodologie standardisée pour collecter des données de consommation dans les différents pays. Cependant, il ne fournit que des données nationales agrégées — sur la consommation globale d’antibiotiques en milieu communautaire et hospitalier — sans détail sur les types de prescripteurs, les profils des patients ou les variations géographiques. Cela limite son utilité pour orienter les politiques régionales et nationales.
Le project AMC-PRIM vise à mettre en place une surveillance détaillée de la prescription et de l’utilisation des antibiotiques dans les soins ambulatoires en Belgique. En utilisant les données de remboursement de l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI), nous décrirons les schémas de prescription par les médecins généralistes, dentistes et spécialistes, et analyserons la consommation en fonction des caractéristiques des patients (âge, sexe, code postal). Comme ces données ne couvrent que les prescriptions remboursées, nous utiliserons également les données de ventes d’IQVIA [4], qui incluent les antibiotiques non remboursés, afin d’estimer plus complètement la consommation totale.
Résultats attendus :
- Identification des groupes ou régions à forte prescription,
- Recommandations pour améliorer les systèmes de surveillance, y compris la prise en compte des produits non remboursés ou importés,
- Soutien aux campagnes de sensibilisation ciblées et aux interventions de bon usage des antibiotiques.
Ce projet fournira des données nationales exploitables, complétera les résultats d’ESAC-Net et renforcera les efforts de la Belgique contre l’AMR.