Entre le 1er mai et 30 septembre 2010 une étude de prévalence ponctuelle a été organisée dans le cadre
d’un projet Européen. Toutes les maisons de repos et de soins et quelques autres établissements de
soins chroniques Belges ont été invités à participer à cette étude. Au total, 111 institutions ont participé:
107 maisons de soins et de repos (MRS), une institution de psychiatrie chronique, deux centres de
réhabilitation et une institution mixte.
Le présent rapport présente uniquement les résultats pour les MRS ayant participé à cette étude. Les
résultats ne sont pas représentatifs pour notre pays car les MRS participaient volontairement à l’étude et
n’étaient pas sélectionnées au hasard.
La plus grande partie (n=75 ; 70.1%) des institutions participantes était située en Flandre. La Wallonie et
la région Bruxelloise représentaient respectivement 19.6% (n=21) et 10.3% (n=11) des MRS
participantes. La taille des institutions variait de 25 à 302 lits (en moyenne 115 lits par institution). 65.4%
des MRS participantes appartenait au secteur privé.
Le jour de l’étude, 11 911 résidents répondaient aux critères pour être inclus dans l’étude. 53.7% des
résidents était âgé de plus de 85 ans et 25.2% était de sexe masculin. Ces résidents avaient un important
besoin en soins: 61.0% était incontinent (urinaire et/ou fécal), 49.3% était désorienté dans le temps
et/ou l’espace et 42.1% avait une mobilité réduite (chaise roulante ou alité). L’utilisation de cathéters
urinaires (2.5%) et vasculaires (0.15%) était peu fréquente.
Pour 100 résidents, en moyenne 31.7 médecins généralistes différents administraient des soins
médicaux dans la MRS. Une seule institution fonctionnait sans médecin coordinateur (MCC). Le MCC
était surtout chargé de la formation continue du personnel infirmier et soignant (85.9%), de la
coordination de la politique de vaccination (79.3%) et de l’élaboration d’une politique de prévention de
l’infection (70.8%). Seulement dans la moitié des MRS (50.05%), une personne expérimentée était
chargée de la prévention de l’infection dans l’institution, mais 77.1% avait accès à une expertise externe.
Quasiment tous les établissements de soins disposaient d’un protocole écrit pour la prise en charge de
résidents porteurs de MRSA (98.1%) et d’un protocole portant sur l’hygiène des mains (99.1%).
Le jour de l’étude, 2.8% des résidents souffrait d’une infection (min-max: 0-11.3%). Pour 318 résidents
infectés, au total 344 infections étaient rapportées. Parmi les infections les plus fréquentes on compte:
les infections respiratoires (48.3%), cutanées (19.5%) et urinaires (10.2%).
Le jour de l’étude, 514 résidents recevaient au total 534 traitements d’antimicrobiens à usage
systémique. La prévalence de consommation d’antimicrobiens atteignait 4.6% (min. 0 – max. 15.7% par
MRS). Les traitements étaient le plus souvent prescrits par le médecin généraliste (91.6%) et dans la MRS
(91.0%). Les antimicrobiens étaient le plus souvent administrés par voie orale (96.8%).
Parmi les régimes prescrites, 96.3% appartenait aux ‘antibactériens à usage systémique’ (96.3%). Les 3
trois classes les plus prescrites étaient les ‘autres antibactériens’ (38.7%), ‘les β-lactams’ (27.6%) et ‘les
quinolones’ (21.0%). Le nifurtoinol (16.7%), la nitrofurantoine (15.4%) et l’amoxicilline associée aux
inhibiteurs d’enzymes (11.3%) étaient les molécules les plus prescrites.
Les antimicrobiens étaient surtout prescrits à des fins thérapeutiques (66.4%) mais 33.6% était prescrit
préventivement (prophylaxie urinaire: 50.3%, prophylaxie respiratoire : 31.4%, prévention d’infections
cutanées ou de plaies : 11.3%). L’uroprophylaxie représentait 17.6% de tous les antimicrobiens prescrits.