Sur l’ensemble de la période estivale 2019, il y a eu 39 977 décès observés en Belgique, ce qui représente une surmortalité, tous âges confondus, de 3,1 % (sur la base des 5 dernières années). Il y a eu en moyenne 272 décès par jour, avec un pic de 422 décès observés le 26 juillet 2019, en pleine canicule et au lendemain du jour le plus chaud de l’été, avec 39,7°C atteints à Uccle. Pour la Belgique et sur l’ensemble de la période estivale, ce sont les femmes de 15 à 64 ans qui ont été les plus touchées (+10,8 %). La surmortalité a également été observée au niveau régional, en Flandre (+3,5 %), en Wallonie (+2,5 %), et à Bruxelles (+8,1 %) principalement chez les femmes de moins de 65 ans. À Bruxelles cependant, toutes les classes d’âge ont été autant affectées. D’autre part, après standardisation pour l’âge et le sexe, c’est à Bruxelles que le taux de mortalité a été le plus élevé par rapport au reste du pays. La mortalité estivale est généralement influencée par la pollution de l’air et les fortes chaleurs. Sur l’ensemble de la période estivale 2019, la mortalité a été statistiquement significativement corrélée avec la pollution de l’air (PM10, PM2,5, et ozone) et avec les températures. Les corrélations les plus fortes ont été observées chez les personnes les plus âgées, mais aussi chez les 15-64 ans en ce qui concerne la pollution de l’air. La Belgique dispose d’un plan forte chaleur et pics d’ozone. Durant cet été 2019, trois phases d’avertissement de ce plan ont été déclenchées. Il n’y a pas eu d’activation de la phase d’alerte. Durant ces trois phases d’avertissement, il y a eu de la surmortalité statistiquement significative sur de courtes durées, et ce durant ou suivant les jours où les températures étaient relativement élevées et/ou ayant présentés des pics d’ozone.
Bien que la première période de chaleur (du 23 juin au 1er juillet) a été la plus longue des trois, la surmortalité observée a été assez faible (159 décès supplémentaires : +6,7 %). La surmortalité a été plus importante à Bruxelles et en Wallonie qu’en Flandre. C’est lors de la deuxième période de chaleur (du 22 juillet au 27 juillet) que la surmortalité a été la plus importante en Belgique (454 décès supplémentaires : +22,3 %). La semaine 30 a été particulièrement importante en décès, avec une surmortalité statistiquement significative sur l’ensemble de la semaine. La surmortalité a de nouveau été plus importante en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre. Lors de cette deuxième période de chaleur, les températures et l’ozone ont atteint des valeurs particulièrement élevées. La température maximale a atteint 39,7°C à Uccle le 25 juillet. Cela pourrait expliquer la surmortalité plus élevée lors de cette période de chaleur par rapport aux deux autres périodes de chaleur de l’été 2019, pour lesquelles les valeurs extrêmes n’ont pas atteint les mêmes sommets.
Lors de la troisième période de chaleur (du 24 août au 29 août), la surmortalité a été modérée (196 décès supplémentaires : +10,9 %). Lors de cette troisième période de chaleur, c’est en Flandre que la surmortalité a été la plus importante, suivie de la Wallonie, et enfin Bruxelles. La particularité de la période estivale 2019 par rapport aux années précédentes est que l’excès de mortalité a touché plus fortement les moins de 65 ans. Chez eux, le pourcentage d’excès de mortalité a atteint 6,3 %, ce qui est la valeur la plus élevée observée chez les moins de 65 ans sur les 20 dernières années. Les chiffres de la mortalité par région montrent que cet excès de mortalité chez les moins de 65 ans a été plus prononcé en Flandre (8,6 %) et à Bruxelles (13,1 %) qu’en Wallonie (4,8 %). À Bruxelles, l’été 2019 a présenté l’excès de mortalité, tous âges confondus, le plus élevé sur les 20 dernières années, à l’exception de 2003.