Sciensano publie les résultats de la 4e Enquête de Santé COVID-19, qui a eu lieu entre le 24 septembre et le 2 octobre 2020, avant la nouvelle augmentation du nombre de cas. Plus de 30 000 participants ont donné leur avis lors de ce 4e volet qui s’intéressait plus particulièrement aux mesures en vigueur, au suivi des contacts, à l’application Coronalert et au futur vaccin.
Suivi de la santé mentale et sociale
L’enquête de santé COVID-19 suit l’évolution de la santé mentale et sociale de la population belge de 18 ans et plus depuis le mois d’avril 2020. Il en ressort que l’insatisfaction de la population concernant les contacts sociaux a diminué mais 30 % de la population ne se sent toujours pas soutenue socialement.
Les troubles anxieux sont en augmentation (18 %) par rapport à cet été, alors que les troubles dépressifs restent dans la même lignée que les mois derniers (15 %). « On remarque que les chiffres concernant ces troubles ont augmenté entre juin et septembre parmi les personnes qui travaillent dans le secteur de la santé mais sont restés stables chez les travailleurs des autres secteurs », indique Rana Charafeddine, chercheuse chez Sciensano.
Mesures moins respectées et augmentation des consultations médicales
Si les personnes questionnées semblent suffisamment informées sur le COVID-19, leur connaissance des mesures en place lors de l’enquête a diminué par rapport aux enquêtes précédentes. On constate également que les mesures d’hygiène et de distanciation sociale sont moins respectées. Rester à la maison en cas de maladie est une recommandation qui est également moins suivie qu’auparavant. Les jeunes et les hommes sont les plus nombreux à ne pas suivre les recommandations « Si 23 % des personnes interrogées ne respectent pas les mesures d’hygiène et 41 % ne tiennent pas compte de la distanciation sociale, on constate tout de même que la proportion de personnes qui portent le masque a augmenté », précise Rana Charafeddine.
L’enquête de santé dévoile également une augmentation du nombre de consultations médicales en raison du COVID-19 :
- depuis le début de la crise, 21 % de la population de 18 ans et plus a consulté un médecin dans le cadre du COVID-19
- près d’un quart de la population s’est fait tester (24 %) depuis de début de la crise
- les raisons principales pour lesquelles on se fait tester sont l’apparition de symptômes et l’admission dans un hôpital ou une résidence collective, de type maison de repos et de soins.
Vers un futur vaccin
Le futur vaccin COVID-19 est vu par certains comme la solution principale afin d’endiguer la propagation du virus, d’abandonner peu à peu les mesures et de retrouver un mode de vie normal. Cependant, on constate que la moitié de la population n’est pas sûre ou affirme ne pas vouloir se faire vacciner. Lorsque le vaccin sera disponible :
- 50 % de la population a l’intention de se faire vacciner
- 33 % n’est pas certaine de se faire vacciner
- 17 % n’a pas l’intention de se faire vacciner.
La crainte des effets secondaires du nouveau vaccin est la raison principale de l’hésitation ou du refus des personnes interrogées de se faire vacciner. Ces résultats sont souvent liés à une position personnelle négative envers la vaccination en général et l’on constate que les femmes et les jeunes sont plus réticents à se faire vacciner contre le COVID-19.
Participation active au suivi de contacts
En attendant le futur vaccin, c’est le suivi des contacts des personnes infectées qui a toute son importance et auquel la population réagit de manière plutôt positive.
Il ressort de l’enquête que 9 participants sur 10 qui seraient testés positifs, feraient parvenir les informations nécessaires au suivi des contacts. La même proportion de personnes interrogées affirme qu’elle resterait chez elle pendant 7 jours, si elle s’avérait être un contact rapproché. Que ce soit dans le cadre du suivi des contacts par téléphone ou via l’application Coronalert. « Les 18-24 ans, groupe particulièrement touché par le virus actuellement, est le moins propice à télécharger l’application et à suivre les recommandations qui y sont faites », poursuit Rana Charafeddine.
L’adhésion au suivi des contacts des personnes infectées s’explique par le désir des participants de protéger leur entourage et dans un souci de citoyenneté afin de diminuer la propagation du virus.
Consultez l’ensemble des résultats du 4e volet de l’Enquête de Santé COVID-19