Qualité des soins de santé
Qualité des soins de santé
La performance du système de soins de santé doit être régulièrement évaluée pour en garantir l’efficacité.
En Belgique, le système des soins de santé est accessible à la majeure partie de la population. Avec le Centre fédéral d’expertise en soins de santé (KCE) et l’Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI), nous en vérifions le bon fonctionnement.
L’évaluation est réalisée à partir d’indicateurs qui portent, entre autres, sur l’état de santé de la population, l’accessibilité et la qualité des soins. Les informations collectées grâce à ces indicateurs pour la Belgique sont communiquées à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), à la Commission européenne et à l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) pour une utilisation à l’échelle européenne.
Notre enquête de santé nationale nous apporte aussi des indications de premier ordre, puisqu’elle nous permet d’estimer la prévalence et la répartition des indicateurs de santé et d’analyser les inégalités sociales en matière d’accès aux soins.
Sciensano participe à toute une série d’initiatives visant à évaluer la qualité des soins prodigués aux patients :
- Nos experts coordonnent des registres, c’est-à-dire des bases de données nationales, consacrés aux patients atteints, par exemple, de mucoviscidose, d’affections neuromusculaires ou encore aux toxicomanes.
- Nous évaluons les trajets de soins mise en place par les médecins à destination des personnes souffrant du diabète de type 2 ou d’insuffisance rénale.
- Dans un autre domaine, nos chercheurs évaluent la politique relative au cancer en Belgique et formulent de nouvelles mesures.
- Nos chercheurs s’investissent également dans le domaine des maladies rares et des médicaments orphelins. Ils participent notamment à un projet de plateforme web qui rassemblera, à terme, des informations sur plus de 6 000 maladies rares, à destination des citoyens, des spécialistes et des médecins.
- Le suivi des soins de santé porte également sur les traitements médicamenteux : Sciensano étudie l’effet de la résistance aux antibiotiques sur la santé humaine et vétérinaire.
- La qualité des soins de santé est également observée via la perception des patients : perception de son état de santé et de son expérience des soins ou des services de santé.
- Sciensano surveille les infections liées aux soins et dispose d’une capacité diagnostique de référence.
- Avec Healthdata.be, Sciensano a créé une plate-forme informatique destinée à centraliser les données issues de la recherche en matière de santé.
QUELQUES EXEMPLES DE NOS ACTIONS
Le statut de malade chronique enfin reconnu
Les maladies chroniques (accidents vasculaires cérébraux, cancers, affections respiratoires chroniques, diabète, etc.) sont des affections de longue durée qui, en général, évoluent lentement. Les maladies chroniques sont une des toutes premières causes de mortalité dans le monde. Le Service Public Fédéral (SPF) Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement a fait adopter par le gouvernement la reconnaissance du statut de « malade chronique », permettant aux personnes souffrant d’une maladie chronique de bénéficier d’un meilleur remboursement des soins médicaux. En mai 2012, les autorités ont inauguré à ce titre un « Observatoire des maladies chroniques » au sein du Conseil scientifique du service des soins de santé de l’INAMI. Cet observatoire est chargé d’examiner les aspects scientifiques liés aux soins de santé et la qualité des soins dispensés. Sciensano prend part à ce projet pour certaines maladies spécifiques. Pour le patient atteint d’une maladie neuromusculaire notamment, une convention de l’INAMI a permis la création de six centres de référence neuromusculaires en Belgique. Ces centres ont été accompagnés par la mise en place d’un registre national des patients neuromusculaires, le Belgian Neuromuscular Disease Registry (BNMDR). Sciensano gère ce registre qui a pour objectif principal d’améliorer la qualité des soins dans les centres de référence.
Un plan cancer pour mieux structurer les trajets de soins
Dans le cadre du plan national cancer mis sur pied par le SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement, Sciensano a été choisi pour héberger le Centre belge du Cancer. Actif depuis 2008, le Centre du Cancer s'investit dans 3 missions principales : assurer le suivi et l'évaluation de la politique relative au cancer en Belgique, formuler de nouvelles mesures pour lutter contre le cancer et enfin, formuler des propositions de mesures futures aux ministres, avec pour objectif d'optimaliser la lutte contre le cancer en Belgique.
Le Centre du Cancer étudie les nouvelles possibilités de traitements sur mesure offertes par le « Next Generation Sequencing « (NGS), un test ADN qui analyse plusieurs gènes en même temps. L'introduction de cette technologie en (hémato-)oncologie dans notre système de soins de santé représente une importante avancée. Son développement fait l’objet en Belgique, d’un projet pilote national déployé sur 5 ans et coordonné par Sciensano depuis janvier 2016.
Une plateforme complète sur les maladies orphelines
Les maladies rares, aussi connues sous le nom de maladies orphelines, sont des maladies qui touchent moins d'une personne sur 2000, même si la majorité touche même moins d'une personne sur 100 000. Les maladies rares mettent souvent la vie en danger ou provoquent des conditions de vie difficiles. La moitié d’entre elles se manifestent durant l’enfance et jusqu’à 30 % des patients décèdent avant l’âge de 5 ans. La plupart de ces maladies a une origine génétique, et elles se rencontrent dans toutes les branches de la médecine. Des exemples connus sont la mucoviscidose, qui est relativement commune, ou encore la progéria, ultra-rare, qui est caractérisée par un vieillissement prématuré. Les maladies rares posent des problèmes particuliers du fait même de leur rareté. Les personnes touchées par ces maladies sont si peu nombreuses que les firmes pharmaceutiques ne trouvent pas rentable de développer des médicaments, également appelés médicaments orphelins. Les patients trouvent difficilement leur chemin dans les méandres des informations souvent peu abondantes et dispersées aux quatre coins du monde. Pour répondre à ce problème, Sciensano participe à un vaste projet de plateforme web, baptisée « Orphanet », consacrée aux maladies rares et aux médicaments orphelins. Elle contient des informations sur plus de 6 000 maladies rares. Cette plateforme vise à apporter aux citoyens concernés des réponses aux questions qu’ils se posent. Elle est également pensée pour les spécialistes et médecins qui y trouveront des informations fiables. Sciensano est chargé du développement du volet national d’Orphanet, avec l’étroite collaboration du SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement. Par ailleurs et de manière plus spécifique, nous coordonnons le Registre Belge de la Mucoviscidose, le Registre des maladies neuromusculaires et sommes responsables du traitement des données collectées, à savoir des données démographiques et cliniques issues des dossiers médicaux de patients atteints par des maladies rares.
Healthdata.be : une nouvelle plateforme web pour centraliser les données de santé
En Belgique, le secteur des soins de santé compte de nombreux acteurs, et chacun d’entre eux applique ses propres méthodes de travail pour la collecte et l’enregistrement des données de santé. Cela se traduit par une grande hétérogénéité des données collectées, tant du point de vue quantitatif que qualitatif. Développée par Sciensano et l’INAMI, la plateforme Healthdata.be permet, depuis 2015, de standardiser et d’homogénéiser l’enregistrement et la conservation des données de santé, tout en garantissant une confidentialité absolue. En offrant une solution concrète au problème d’éparpillement des données, le projet Healthdata.be permet également d’améliorer la qualité de la recherche en matière de santé.
Le suivi du traitement des toxicomanes
Le suivi des soins de santé porte également sur les traitements proposés aux toxicomanes. Nous présidons ainsi le registre TDI (‘Treatment Demand Indicator’). Ce registre permet d’enregistrer les demandes relatives au traitement d’un problème d’abus ou de dépendance à une drogue illégale ou à l’alcool. Ce système a été créé dans le cadre du Plan d’action drogues de l’Union européenne, pour lequel la Belgique s’est engagée. L’enregistrement se fait via une plateforme technique, et les informations recueillies sont comparées à l’échelle européenne pour mieux comprendre les problèmes de drogues et pouvoir ainsi mieux y répondre.
Vous êtes en de bonnes mains !
La problématique des infections liées à l'hygiène des mains dans le cadre des soins prodigués dans les hôpitaux constitue une priorité absolue pour les autorités fédérales. Une bonne hygiène des mains entraîne une baisse du nombre d'infections hospitalières. Depuis 2005 et tous les 2 ans, le SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement et la Plateforme fédérale d'Hygiène hospitalière organisent des campagnes nationales « Vous êtes en de bonnes mains ». En collaboration avec Sciensano, la campagne vise à promouvoir l'hygiène des mains dans toutes les institutions de soins. La participation des hôpitaux est entièrement volontaire et la campagne est à chaque fois largement suivie.
À titre d’exemple, en 2014-2015, le respect des consignes liées à l’hygiène des mains a connu une nette augmentation, passant en moyenne de 69,1 % avant la campagne nationale à 77,7 % après celle-ci , en comparaison à 2010-2011 où les chiffres étaient respectivement de 62,3% et 72,9%.