Sciensano publie les résultats de la 3ème Enquête de Santé COVID-19, qui a eu lieu entre le 28 mai et le 3 juin 2020. Ce 3ème volet s’intéresse plus particulièrement au vécu des Belges durant le déconfinement. Il met en lumière les conséquences indirectes de l’épidémie et de la levée progressive des mesures de restriction sur la santé et sur le mode de vie des citoyens.
Situation professionnelle et financière
L’épidémie, les mesures qui y sont liées et la levée progressive de celles-ci depuis le 4 mai, ont entraîné des conséquences professionnelles et financières majeures, partagées par les quelques 34 000 participants de l’enquête en ligne. Il en ressort que, pendant la crise du COVID-19 :
- 4 travailleurs sur 10 ont pu poursuivre leur activité professionnelle par le biais du télétravail alors que pour un travailleur sur 10, la levée des mesures de restrictions a entrainé un retour au travail .
- 22 % des personnes de 18 ans et plus indiquent que la situation financière de leur ménage s’est détériorée par rapport au début de l’épidémie.
- Les personnes seules avec des enfants et les personnes au chômage (technique) ont été plus souvent en défaut de paiement pendant la crise, notamment en ce qui concerne les factures et les soins de santé. Par exemple 16 % des familles monoparentales, 17 % des personnes au chômage, et 10 % des personnes au chômage technique n’ont pas pu payer à temps leurs factures contre 2% pour les couples sans enfants ou 1% pour les personnes ayant un travail rémunéré.
« La crise du COVID-19 a eu un impact financier important sur la vie quotidienne des Belges. On observe par exemple que 10 % de la population a craint de manquer de nourriture, 5 % a effectivement manqué de nourriture et 10 % ne pouvaient pas se permettre de manger des repas sains et équilibrés », explique Rana Charafeddine, chercheuse chez Sciensano. Les impacts indirects de l’épidémie sur la santé mentale et sociale ont également été observés et suivis depuis le lancement de la première enquête.
Impact sur la santé sociale et mentale
La proportion de personnes insatisfaites de leurs contacts sociaux a diminué suite à l’assouplissement des mesures de confinement (46,5 % comparé à 62 % lors de la première enquête). Le pourcentage de personnes ne se sentant pas soutenu est quant à lui resté stable, aux alentours de 33 % lors des 3 derniers mois.
Concernant la santé mentale, les troubles anxieux (16 %) et dépressifs (15 %) parmi les personnes de 18 ans et plus sont moins fréquents que lors de la première enquête de santé COVID-19 (respectivement 23 % et 20 %), mais restent malgré tout plus largement présents qu’avant la crise. Ces troubles touchent principalement les personnes habitant seules ou en situation monoparentale et les personnes présentant une situation financière instable. « Les troubles anxieux et dépressifs peuvent, entre autres, être à l’origine de pensées et comportements suicidaires », indique Rana Charafeddine de chez Sciensano. Il ressort de l’enquête que 8 % des personnes de 18 ans et plus ont indiqué qu’elles avaient sérieusement pensé à mettre fin à leur vie au cours des 3 derniers mois, et 0,4 % ont même tenté de le faire. Les tendances suicidaires lors de ces 3 mois de crise se révèlent plus fréquentes qu’au cours des 12 mois précédant l’enquête de santé de 2018 (4 % de la population de 18 et plus ans ayant pensé au suicide et 0,2 % ayant fait une tentative).
COVID-19 : Présent et futur
Une majorité des personnes continue à se considérer comme suffisamment informées sur le COVID-19 et les mesures préventives. Elles sont toutefois moins nombreuses à déclarer être bien informées de l’assouplissement des mesures de confinement (68 %) et des recommandations de voyage (50 %).
Le non-respect de certaines mesures a augmenté : entre la deuxième et la troisième enquête, on note une augmentation de la proportion de personnes disant ne pas respecter les mesures d’hygiène (de 14 % à 18 %) et la mesure de distanciation physique (de 12 % à 26 %).
L’assouplissement des mesures de confinement et de quarantaine signifie un retour progressif à la vie normale, même si le coronavirus n’a pas complétement disparu. Malgré un affaiblissement dans le respect des mesures par rapport à l’enquête précédente, un quart de la population perçoit le retour à la vie normale comme présentant un risque ‘élevé’ pour la santé.
De manière générale, plus d’une personne sur 3 déclare que l’épidémie COVID-19 a beaucoup changé sa vie. Cette proportion augmente chez les jeunes, parmi lesquels une personne sur 2 rapporte que sa vie a considérablement été impactée par le coronavirus.
Consultez l’ensemble des résultats du 3ème volet de l’Enquête de Santé COVID-19
Si vous avez des idées suicidaires ou si vous avez besoin de soutien, composez le 107 ou consultez le site www.tele-accueil.be(pour la Wallonie) ou le 0800 32 123 et le site www.preventionsuicide.be(pour Bruxelles).