Impact du tabagisme sur l’espérance de vie : l’Institut scientifique de Santé publique calcule le nombre d’années envolées en fumée – en bonne et en mauvaise santé

Publié le : 
Mercredi, 11 octobre 2017
Last updated on 11-12-2017 by Sébastien Daems

Alors que près d’un quart de la population belge déclare fumer, une nouvelle étude de l’Institut scientifique de Santé publique (ISP) indique, qu’à l’âge de 15 ans, l’espérance de vie d’un fumeur quotidien raccourcit de près de neuf ans pour les hommes et de presque six ans pour les femmes.

Une vie plus longue en bonne santé
Les résultats de cette nouvelle étude de l’ISP reposent sur des données collectées auprès de 30 000 personnes (fumeurs et non-fumeurs) lors des Enquêtes nationales de Santé réalisées en 1997, 2001 et 2004.

Espérance de vie globale
Les hommes non-fumeurs gagnent globalement 8,8 ans d’espérance de vie par rapport aux fumeurs quotidiens. Les femmes non-fumeuses ont globalement 5,9 ans d’espérance de vie de plus que les fumeuses quotidiennes.    

Espérance de vie en bonne santé (sans ‘incapacité’)
L’espérance de vie en bonne santé (sans ‘incapacité’) des hommes non-fumeurs est en moyenne 8,5 ans plus longue que celles des fumeurs quotidiens. Cette espérance de vie plus longue s’explique principalement par la mortalité plus faible (+ 6,2 ans) et par l’incidence moins élevée de certains problèmes de santé (+ 2,3 ans).

Chez les femmes non-fumeuses, l’espérance de vie en bonne santé augmente en moyenne de 4,3 ans. Ce gain d’espérance de vie s’explique par la mortalité plus faible (+ 3 ans) et, dans une moindre mesure, par l’incidence moins élevée de certains problèmes de santé (+ 1,3 ans).

Un danger peut en cacher un autre
L’opinion publique associe nettement plus le tabagisme à la mortalité qu’à la détérioration de l’état de santé général. Les études scientifiques montrent pourtant que l’hygiène de vie – en ce compris le tabagisme donc – est le facteur qui influence le plus la survenue de certaines maladies, qu’elles soient chroniques ou non.

Ces maladies peuvent elles-mêmes entraîner l’apparition ‘d’incapacités’, c’est-à-dire de problèmes de santé qui altèrent la mobilité et l’aptitude à réaliser certaines activités de la vie quotidienne, comme entrer dans son lit et en sortir, s’assoir sur une chaise et se relever, s’habiller et se déshabiller, se laver les mains et le visage, se nourrir, ou encore aller aux toilettes.

Espérance de vie avec problèmes de santé (avec ‘incapacités’)
L’espérance de vie avec problèmes de santé (‘incapacités’) est à peine plus longue chez les hommes non-fumeurs que chez les fumeurs quotidiens : seulement + 0,3 ans. Chez les non-fumeuses, le gain d’espérance de vie avec problèmes de santé est plus important, mais il reste cependant lui aussi limité : + 1,6 ans.

Cette nouvelle étude permet donc de tirer une leçon essentielle : s’abstenir de fumer permet clairement d’allonger l’espérance de vie. Fait encore plus important, elle démontre surtout que les années ainsi gagnées sont majoritairement des années de vie passées en bonne santé (sans ‘incapacité’).

Comment expliquer de tels écarts d’espérance de vie entre fumeurs quotidiens et non-fumeurs ?
L’espérance de vie plus longue des non-fumeurs/fumeuses s’explique principalement par la mortalité plus faible liée aux cancers du poumon, du larynx et de la trachée, aux maladies respiratoires chroniques, et aux maladies cardiaques ischémiques.

Sur le plan des ‘incapacités’, l’espérance de vie plus longue des hommes non-fumeurs résulte de l’incidence plus faible des maladies du système musculo-squelettique (arthrose, douleurs lombaires, ostéoporose, etc.). Chez les femmes, elle s’explique plutôt par la diminution du risque de maladies respiratoires (bronchite, asthme, etc.).

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