Le nombre d’infections SARS-CoV-2 chez les enfants reflète la circulation locale du virus

Publié le : 
Jeudi, 12 novembre 2020
Last updated on 7-9-2022 by Cassandre Dugailliez

Des tests sanguins effectués chez 362 élèves des communes limbourgeoises d’Alken et de Pelt indiquent que les enfants et les jeunes n’échappent pas, eux non plus, au coronavirus SARS-CoV-2. Chez 34 enfants, soit plus de 9%, des anticorps ont été mesurés, ce qui indique qu’ils ont fait une infection. Cela signifie que plusieurs mois après la contamination, des anticorps circulent toujours dans l’organisme. Le fait que les enfants contaminés n’aient pas développé de symptômes graves est un point positif. C’est ce qui ressort d’une étude menée conjointement par la KU Leuven et Sciensano. 

Les enfants sont-ils mieux protégés contre le coronavirus SARS-CoV-2? Sont-ils moins souvent malades? Quel rôle jouent-ils dans la propagation du virus? Les questions sont encore nombreuses en ce qui concerne la circulation du coronavirus chez les enfants et le rôle qu’ils jouent dans l’actuelle pandémie. 

Afin d’apporter plus de clarté sur le sujet, la KU Leuven et Sciensano ont réalisé une étude auprès de 362 enfants, répartis dans dix écoles d’Alken et de Pelt. Lors de la première vague, la commune d’Alken a été l’un des endroits les plus fortement touchés de Belgique, alors qu’à Pelt, un petit nombre seulement de contaminations avait été constaté. Le but de l’étude n’était pas d’analyser la transmission du virus en milieu scolaire, ni le rôle des enfants dans la propagation du virus.

Entre le 21 septembre et le 6 octobre, un échantillon sanguin et salivaire a été prélevé chez chaque enfant. Leurs parents ont également complété un questionnaire destiné à connaître les contacts, la santé et le comportement social de ces enfants.

Plus que prévu

La différence dans la circulation du virus entre les deux communes est également perceptible chez les enfants. A Alken, des anticorps ont été mesurés chez 14,4 pour cent des participants (26 sur 181) alors qu’à Pelt, ce pourcentage n’était que de 4,4 (8 sur 181). L’étude fait également apparaître une différence négligeable entre le nombre de contaminations chez les enfants d’école primaire (13,3 pour cent) et les jeunes des trois premières années de l’enseignement secondaire (15,4 pour cent) à Alken. 

“Les résultats des prises de sang montrent que les enfants sont quand même plus susceptibles d’attraper le virus que ce que nous pensions initialement, affirme le professeur
Corinne Vandermeulen (KU Leuven — Departement Maatschappelijke Gezondheidszorg en Eerstelijnszorg) qui a dirigé l’étude.  

“Dans les études effectuées sur des échantillons sanguins provenant de laboratoires cliniques, et chez les travailleurs de la santé et les donneurs de sang, le nombre de personnes ayant des anticorps est généralement de moins de dix pour cent. Ces études donnent donc probablement une sous-estimation de la circulation réelle du coronavirus», ajoute Els Duysburgh, chercheuse chez Sciensano. 

Les enfants ayant des anticorps ont été contaminés lors de la première vague, juste avant ou pendant le confinement, affirment les chercheurs. “Nous pouvons tirer cette conclusion de l’évolution du nombre de contaminations dans les deux communes entre mars et octobre, et des réponses des parents au sujet des contacts avec des personnes contaminées. Au moment de la contamination, de nombreuses règles auxquelles nous sommes à présent habitués – se laver les mains, garder ses distances, porter un masque – n’étaient pas encore bien installées chez tout le monde, et certainement pas chez les enfants. Cela peut aider à comprendre pourquoi nous avons trouvé des anticorps chez un nombre relativement important d’enfants.”

Eviter les contacts

Les chercheurs ont constaté que les enfants ayant été directement en contact avec une personne infectée avaient un risque quatre fois plus élevée de développer des anticorps par rapport  à des enfants dont les parents avaient affirmé qu’ils n’avaient pas été en contact avec une personne contaminée. “Ces contacts avaient principalement eu lieu avec des adultes dans la famille. Les écoles ne semblent donc pas avoir joué un rôle dans la propagation lors de la première vague”, affirme le professeur Vandermeulen. 

“Les enfants ne sont donc pas non plus épargnés par le coronavirus, surtout aux endroits connaissant une circulation élevée du virus, comme cela a été le cas à Alken. Ce qui est toutefois rassurant, c’est que les enfants infectés n’ont pas été gravement malades.”

 

Consultez le rapport

Contact : Professeur Corinne Vandermeulen, Departement Maatschappelijke Gezondheidszorg en Eerstelijnszorg,
E-mail: corinne.vandermeulen@kuleuven.be, tél.: 016 32 10 78, gsm: 0495 19 59 98

Sujets santé: 

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