Légère augmentation des diagnostics de VIH en 2021

Publié le : 
Mardi, 22 novembre 2022
Last updated on 22-11-2022 by Cassandre Dugailliez

En 2021, 781 personnes ont reçu un diagnostic de VIH. Après la baisse importante en 2020, fortement liée à l’impact de l’épidémie de COVID-19 et aux mesures de confinement, le nombre de diagnostics de VIH a augmenté de 4 % en 2021. Toutefois, la tendance générale au cours de la dernière décennie reste à la baisse. Un effort encore plus important en matière de prévention et de diagnostic précoce auprès des personnes à risque d’infection par le VIH reste nécessaire pour maintenir notre pays sur la voie des objectifs «95-95-95» de l’ONUSIDA pour 2025.

Tendances en 2021

Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a augmenté chez les personnes de nationalité belge, tant chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes  que chez les hommes et les femmes hétérosexuels, tandis qu’une diminution ou une stabilisation du nombre de diagnostics a été constatée chez les non-Belges.

Il semble que la transmission du VIH a augmenté à nouveau chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) belges en 2021, malgré le nombre croissant d’utilisateurs du traitement préventif du VIH, la PrEP. Ceci est suggéré par l’augmentation du nombre d’infections aiguës diagnostiquées en 2021, qui a atteint approximativement le même nombre qu’en 2019.

Un retard de diagnostics a pu se produire en 2020 pour certaines personnes, suite aux restrictions d’accès au dépistage et aux soins durant les périodes de confinement. En fait, on observe une légère augmentation des diagnostics tardifs en 2021 uniquement chez les Belges, vers des valeurs similaires à la situation avant l’épidémie de COVID-19.

Chez les non-Belges, en particulier chez les personnes de nationalités d’Afrique subsaharienne, nous constatons que le nombre de nouveaux diagnostics de VIH continue de diminuer. Le nombre de diagnostics dans cette population est fortement influencé par plusieurs facteurs tels que la dynamique migratoire et la prévalence du VIH dans les pays d’origine. Il est donc difficile de déterminer la raison exacte de cette tendance à la baisse.

Continuum des soins pour le VIH

La prise en charge optimale des patients séropositifs nécessite une continuité des services tout au long des stades suivants: dépistage, diagnostic, admission et maintien en soins, initiation du traitement antirétroviral et obtention d’une charge virale indétectable. Les patients dont la charge virale est indétectable ont un pronostic plus favorable et ne peuvent plus transmettre le virus lors de contacts sexuels, ce qui contribue à la prévention de nouvelles infections par le VIH.

En 2021, on estimait à 19 177 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Belgique. Parmi ces personnes vivant avec le VIH, 94 % étaient diagnostiquées, parmi-celles-ci, 89 % étaient sous traitement antirétroviral et parmi celles-ci, 97 % avaient une charge virale supprimée, soit 81 % de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH. La Belgique est donc en bonne voie vers les objectifs de l’ONUSIDA 95-95-95 en 2025. Cependant, environ une personne vivant avec le VIH sur cinq aurait une charge virale non supprimée et serait donc à risque de transmission du VIH. Ceci est principalement lié à un retard de diagnostic ou une interruption des soins médicaux pour le VIH.

Recommandation

Afin de faire reculer d’avantage le VIH dans notre pays, la priorité porte sur la réduction du nombre de nouvelles infections, le diagnostic rapide des personnes infectées et l’initiation précoce de leur traitement.  Il est important que Sciensano surveille en permanence la situation épidémiologique du VIH dans notre pays afin d’informer le public et les professionnels de la santé, et de fournir le soutien nécessaire à la préparation des interventions et à l’élaboration des stratégies en politique de santé.

Sciensano : « Malgré les progrès réalisés ces dernières années, l’épidémie du VIH en Belgique n’est pas encore sous contrôle. Il est essentiel de progresser encore en ce qui concerne le diagnostic précoce et l’utilisation effective de l’éventail des stratégies de prévention, notamment l’utilisation de la PrEP, par les personnes exposées au risque d’infection par le VIH. Le Plan national fournit sans aucun doute un cadre politique approprié pour une collaboration et une communication coordonnées entre les autorités de santé et les acteurs du secteur afin d’optimiser la réponse au VIH. En tant que tel, il constitue un outil essentiel pour que la Belgique atteigne les objectifs de l’ONUSIDA pour 2025 ».

La Plateforme Prévention Sida souligne l’importance de progrès supplémentaires:

« La légère augmentation du nombre de diagnostics VIH nous invite à poursuivre, voire renforcer l’accès aux services de prévention et de dépistage du VIH et des autres IST, ainsi que l’accès aux différents outils de prévention combinée.

Le fait que l’augmentation du nombre de nouveaux diagnostics ai été également observée dans la population hétérosexuelle belge, nous encourage à poursuivre nos campagnes de prévention combinée à l’attention du grand public notamment en utilisant des canaux de diffusion tel que les réseaux sociaux, la télé ou la radio.

Actuellement, la prévention combinée du VIH reste l’outil le plus efficace pour réduire au maximum les nouvelles infections.  Elle permet de combiner en fonction de sa situation et de ses pratiques :

  • L’usage du préservatif et du lubrifiant ;
  • Le recours au dépistage répété afin de connaitre son statut sérologique ;
  • L’utilisation des traitements anti-VIH : tant par les personnes séropositives dans le but de rendre leur charge virale indétectable et ainsi empêcher la transmission du VIH à d’autres personnes (Indétectable = Intransmissible), que pour les personnes séronégatives à haut risque d’acquisition du VIH pour éviter l’infection de manière préventive (PrEP ou TPE).

C’est pourquoi, au quotidien, la Plateforme Prévention Sida et ses partenaires développent une approche communautaire auprès des publics les plus vulnérables afin d’offrir gratuitement des préservatifs accompagnés de lubrifiant dans leurs lieux de vie ainsi qu’un accès renforcé au dépistage communautaire (test rapide VIH/Syphilis, Hépatites, dépistage médicalisé des IST, autotests VIH) afin de favoriser le dépistage précoce et, le cas échéant, une mise sous traitement rapide auprès des différents Centres de référence VIH

Un autre enjeu important est de renforcer l’accès à l’information concernant la PrEP et, ainsi permettre, qu’à côté des hommes qui ont des relatons sexuelles avec d‘autres hommes, d’autres publics vulnérables puissent bénéficier de cet outil de prévention efficace.  C’est notamment en innovant dans le modèle de délivrance de la PrEP (délivrance communautaire ou via les médecins généralistes par exemple) que nous pourrons augmenter l’utilisation de cet outil de prévention par les publics les plus vulnérables. »

 

Consultez le rapport sur l’épidémiologie du sida et de l’infection à VIH en Belgique-Situation au 31 décembre 2021.

QR code

QR code for this page URL