L’ISP participe au développement d’un nouveau vaccin expérimental contre la rage et la fièvre jaune

Publié le : 
Mardi, 4 avril 2017
Last updated on 2-5-2019 by Admin Drupal

Dans le cadre du projet ‘RABYD-VAX*’ financé par le programme Horizon 2020 de l’Union européenne, l’Institut scientifique de Santé publique (ISP), la KUL et deux centres de recherche étrangers –APHA (Royaume-Uni) et BPRC (Pays-Bas) – s’associent pour mettre au point un vaccin multivalent de nouvelle génération contre la rage et la fièvre jaune. Au terme de la période de mise en œuvre du projet (2017-2020), le nouveau vaccin devrait être testé sur l’homme.

Atouts considérables
Ce nouveau vaccin contre la rage et la fièvre jaune offrira des avantages inestimables qui devraient faciliter la mise en place de campagnes de vaccination préventives dans les régions du monde où ces maladies sévissent. Il pourra en effet être administré en une seule prise, éventuellement sans injection, dans le cadre du schéma vaccinal routinier des enfants. Il sera par ailleurs facile de le produire en masse et à moindre coût. Enfin, il pourra être transporté ou entreposé à température ambiante, et non dans un environnement réfrigéré, comme c’est le cas pour bon nombre de vaccins.

Technologie génique de pointe
Mise au point par des chercheurs de la KUL, la technologie à la base du vaccin expérimental consiste à incorporer le gène qui code la protéine de surface du virus de la rage dans le matériel génétique d’un virus atténué de la fièvre jaune. L’ADN de ce virus recombiné est ensuite introduit dans un plasmide extrêmement stable (c’est-à-dire une molécule d'ADN circulaire capable de s’exprimer dans une cellule d’hôte). Une fois inoculé, le virus recombiné prend vie et fait office de vaccin en entraînant une réponse immunitaire puissante de l’organisme. Cette technologie de pointe devrait par ailleurs être transposable, et ainsi permettre d’adapter le vaccin pour le rendre efficace contre d’autres virus, comme celui de l’encéphalite japonaise ou du Zika par exemple.

Sécurité maximale
Le nouveau vaccin expérimental devrait être extrêmement sûr car le code génétique du virus présent dans le vaccin sera entièrement sous contrôle. Le virus recomposé ne sera donc pas sujet aux mutations ou variations qui peuvent survenir lors de la culture traditionnelle de virus sur des cellules ou dans des œufs. Dans le cadre du projet ‘RABYD-VAX’, l’ISP testera le nouveau vaccin expérimental en fonction de différents modèles infectieux. Par ailleurs, les immunologues de l’Institut analyseront jusque dans les moindres détails la réponse immunitaire de l’organisme après inoculation du vaccin.

La rage et la fièvre jaune en bref
Selon les estimations, la rage cause 59 000 décès chaque année dans le monde. Les victimes sont  principalement des personnes issues de zones rurales en Afrique et en Asie, dont une majorité d’enfants. Compte tenu du coût élevé du vaccin et de la nécessité de le transporter et de le conserver au frais, la majeure partie de ces population ne peut bénéficier d’une vaccination préventive. La fièvre jaune entraîne elle 30 000 décès par an. Bien qu’il existe un vaccin contre cette maladie, son processus de production est ancien – 80 ans – et  ne permet pas une fabrication aisée à grande échelle. Cette situation entraîne parfois des pénuries sévères de vaccins contre la fièvre jaune, comme ce fut le cas récemment, lors des épidémies de fièvre jaune qui ont touché l’Angola et la République Démocratique du Congo. Depuis décembre 2016, une épidémie de fièvre jaune sévit également au Brésil.

Pour de plus amples informations sur le projet : www.rabyd-vax.eu

*Le projet ‘RABYD-VAX’ est financé par le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne (Grant Agreement no 733176)

Sujets santé: 

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