Depuis le début de la pandémie COVID-19, Sciensano collecte les données de patients atteints du COVID-19 hospitalisés dans une majorité des hôpitaux belges afin d’étudier l’évolution de ces patients et d’identifier les facteurs de risque de maladie sévère ou de décès. Ces données ont été analysées afin d’étudier l’association de l’hydroxychloroquine avec la mortalité intra-hospitalière.
Au début de la phase d’amplification de l’épidémie en Belgique, et dans l’attente des résultats des essais cliniques, l’administration d’un régime «à faible dose» de sulfate d’hydroxychloroquine a été recommandée comme une option de traitement acceptable pour les patients COVID-19 hospitalisés consentants et ne présentant pas de contre-indications. Cette recommandation a été rédigée par:
- une task force composée de cliniciens et scientifiques des centres de référence des maladies respiratoires hautement contagieuses
- l’AFMPS
- Sciensano
L’étude des données des patients hospitalisés en Belgique montre que sur les 8000 patients répondants aux critères d’inclusion de l’analyse, environ 4500 ont reçu un traitement à base d’hydroxychloroquine. L’analyse statistique multivariée (pour corriger le maximum de facteurs confondants) montre que le traitement par une faible dose d’ hydroxychloroquine tel qu’il fut prescrit dans les hôpitaux belges était associé à une mortalité hospitalière moins élevée que les patients n’ayant pas reçu ce traitement. Cette étude est publiée dans la revue scientifique «International Journal of Antimicrobial Agents».
Suite aux résultats d’autres études et recommandations internationales, l’hydroxychloroquine n’est maintenant plus recommandée en Belgique pour le traitement de la COVID-19, excepté dans le cadre d’essais cliniques enregistrés. Il est cependant important de documenter son utilisation pendant la première vague de l’épidémie et de montrer qu’il n’y a en tout cas aucun signal de surmortalité chez les patients traités avec hydroxychloroquine selon les instructions belges. Nos observations coïncident également avec d’autres études observationnelles réalisées dans le monde et soulèvent de nouvelles hypothèses sur les mécanismes anti-inflammatoires associés au bénéfice potentiel de l’hydroxychloroquine.