Tant les résidents que les membres du personnel des centres de soins résidentiels fabriquent des anticorps contre le coronavirus après une vaccination avec le vaccin BioNTech/Pfizer. La quantité d’anticorps est toutefois beaucoup plus élevée chez les personnes ayant eu la COVID-19 avant la vaccination. Les résidents n’ayant pas été infectés développent les quantités les plus faibles d’anticorps après deux doses. Ils gagneraient donc éventuellement à recevoir une 3e dose. C’est ce qui ressort de l’étude PICOV-VAC qui a été réalisée à partir de janvier 2021, au début de la campagne de vaccination, dans 2 centres de soins résidentiels en Belgique.
Pendant l’étude, une prise de sang a été effectuée à des moments différents après la vaccination auprès des résidents et du personnel de 2 centres de soins résidentiels, afin de suivre la fabrication d’anticorps contre le coronavirus. La moitié des participants avaient eu la COVID-19 avant leur vaccination, l’autre moitié pas.
L’étude démontre que:
- tous les participants, jeunes et vieux, fabriquent des anticorps contre le coronavirus après l’administration de deux doses du vaccin BioNTech/Pfizer
- la quantité d’anticorps après vaccination est plus élevée chez les personnes ayant eu la COVID-19 avant la vaccination
- les résidents des centres de soins résidentiels n’ayant pas eu la COVID-19 avant la vaccination fabriquent la quantité d’anticorps la plus faible après deux doses
- tant les résidents que le personnel ayant eu la COVID-19 auparavant fabriquent déjà des quantités élevées d’anticorps après une seule dose du vaccin.
Les résultats de l’étude soulignent d’ores et déjà l’importance d’administrer deux doses du vaccin BioNTech/Pfizer aux personnes n’ayant pas eu la COVID-19 auparavant. Les résultats peuvent également donner lieu à l’administration d’une troisième dose de vaccin aux résidents de centres de soins résidentiels n’ayant pas encore attrapé la COVID-19. Ce groupe présente en effet les quantités les plus faibles d’anticorps contre le coronavirus après deux doses. Par ailleurs, les résultats de l’étude offrent la possibilité de ne pas administrer de deuxième dose aux personnes ayant déjà eu la COVID-19. Ce groupe réagit en effet déjà fortement après une seule injection avec le vaccin BioNTech/Pfizer.
Les chercheurs font cependant remarquer un élément important. Même si la quantité d’anticorps détermine généralement dans quelle mesure nous sommes protégés d’une infection, d’autres facteurs jouent également un rôle dans le développement de l’immunité.
L’étude PICOV-VAC a été réalisée par Sciensano, l’ULB, l’Institut de médecine tropicale, l’ULiège et Mensura. Les chercheurs souhaitent remercier les résidents et les membres du personnel des centres de soins résidentiels de leur collaboration à cette étude.