Après la floraison de l’aulne et du noisetier, le réseau national de surveillance aérobiologique de l’institut Sciensano annonce le début de la saison du pollen de bouleau. Samedi dernier, les taux de ce pollen très allergisant ont momentanément augmenté, un premier signal qui annonce le début d’une période à risque pour les personnes allergiques à cet arbre, soit au moins une sur dix en Belgique.
Un premier pic annonciateur de la saison du bouleau
Le bouleau est considéré comme l’arbre le plus allergisant en Belgique. Le pollen de cet arbre fait normalement son apparition entre les mois de mars et avril, comme illustré dans le calendrier disponible sur www.airallergy.be.
« Ce samedi 16 mars, nous avons mesuré une concentration moyenne de 31 grains de pollen de bouleau par mètre cube d’air à Bruxelles. À un tel taux, certaines personnes allergiques peuvent déjà ressentir des symptômes. C’est à partir de 80 grains/m³ d’air, considéré comme un seuil critique, que le risque est jugé très élevé pour toute la population spécifiquement allergique à ce type de pollen. Ce dépassement de seuil dure chaque année une quinzaine de jours en moyenne. » explique Lucie Hoebeke.
Il est impossible de prédire si la saison pollinique du bouleau sera aussi intense que celle de l’aulne et du noisetier. Les quantités de pollen émises annuellement sont, comme pour la plupart des arbres, très variables et dépendent spécifiquement des espèces. Les conditions météorologiques influencent aussi fortement la dissémination du pollen dans l’air. Le vent et les températures clémentes favorisent la dissémination du pollen tandis qu’un temps pluvieux rabat les pollens au sol, diminuant ainsi les concentrations polliniques dans l’air.
Un début d’année déjà marqué par deux records
Le mois de février 2019 a été anormalement chaud et ensoleillé. Ces conditions particulièrement favorables à la dispersion du pollen ont coïncidé avec la période de floraison de l’aulne et du noisetier durant la seconde moitié du mois.
« La période à risque n’est ni plus longue, ni plus précoce pour les personnes allergiques à ce type de pollen. Mais les quantités produites au fil des ans sont toujours plus élevées. On peut déjà relever deux records absolus cette année. Pour le noisetier, l’indice pollinique annuel a largement dépassé celui de l’année passée (qui était déjà un record depuis 1982), alors qu’en principe les arbres ont besoin d’une à quelques années de «repos» avant de produire à nouveau de telles quantités de pollen. Le deuxième record est celui de l’aulne, avec également l’indice pollinique annuel le plus élevé jamais enregistré depuis le début des mesures. » poursuit Lucie Hoebeke, collaboratrice scientifique chez Sciensano.
Que faire en cas de symptômes ?
L’allergie au pollen est une maladie chronique dont le diagnostic doit être dressé par un médecin. Les symptômes se confondent facilement avec ceux d’autres maladies (rhume, etc.) et le phénomène peut être complexe en cas de polyallergies (par exemple à la fois au pollen de bouleau et au pollen des graminées) ou en cas de réactions allergiques croisées. L’allergie au pollen de bouleau peut dans certains cas être accompagnée d’allergies alimentaires, en raison de la présence d’allergènes similaires dans certains aliments. C’est le cas par exemple de l’amande, la noisette, la cacahuète, la pomme, la poire, la pêche, l’abricot, le kiwi, la cerise, la prune, le céleri-rave, la carotte ou encore le soja.
Les symptômes cliniques sont typiquement :
- des picotements, démangeaisons, larmoiements et rougeurs aux yeux
- des éternuements, nez bouché, sinus encombrés, perte d’odorat et de goût, écoulements nasaux et, dans certains cas, démangeaisons à l’arrière de la bouche et dans la gorge.
Comment limiter les désagréments ?
- Suivez les recommandations et les traitements prescrits par votre médecin
- Nettoyez régulièrement votre nez avec de l’eau physiologique
- Évitez tout effort ou activité sportive à l’extérieur
- Portez des lunettes (de soleil) pour limiter les réactions de contact
- Douchez-vous et lavez vos cheveux avant d’aller vous coucher
- Utilisez des mouchoirs en papier et jetez-les systématiquement après utilisation
- Évitez de sécher votre linge à l’extérieur
- Gardez les fenêtres fermées dans votre habitation et lors de vos déplacements en voiture
- Consultez régulièrement le site internet www.airallergy.be, l’application mobile AirAllergy (Android et iOS) et le compte Twitter @AirAllergy pour rester informé de l’évolution de la saison pollinique en Belgique
Plus d’info?
Lucie Hoebeke : 02 642 56 33
Airallergy, le seul réseau officiel de surveillance des pollens en Belgique
Le réseau belge de surveillance des pollens et des spores fongiques est coordonné par l’équipe Mycologie et aérobiologie de Sciensano. En fournissant quotidiennement des informations fiables sur la présence des allergènes dans l’air, ce réseau aide les médecins généralistes, les spécialistes et la population à prévenir et traiter les allergies en indiquant les périodes et régions à haut risque.
Plus d’information sur www.airallergy.be, le compte Twitter @AirAllergy, et l’application mobile AirAllergy (Android et iOS).