Le réseau national de surveillance aérobiologique de Sciensano annonce le début de la saison du pollen de l’aulne et du noisetier. Les taux de ces pollens dans l’air ont significativement augmenté ces derniers jours, ce qui marque le début d’une période à risque pour les allergiques à ces arbres et, dans certains cas, pour les allergiques au bouleau.
Un redoux chargé en pollen
Par rapport à l’année passée, les allergiques au pollen auront attendu plus longtemps avant de ressentir les premiers symptômes, même si ce début de saison n’est pas très éloigné du timing moyen. Le mois de janvier, marqué par des températures relativement basses et de nombreux épisodes d’averses hivernales, n’a pas permis à l’aulne et au noisetier d’émettre leur pollen dans l’air. Les chatons, autrement dit les fleurs mâles de ces arbres qui produisent le pollen, étaient pourtant déjà bien visibles dès la fin du mois de décembre. Il a donc fallu attendre ce samedi 9 février 2019 pour observer un premier pic de concentration (de 125 grains/m³), signe de risque d’allergies pour les personnes sensibilisées à ce type de pollen. D’autres pics pourraient être attendus dans les prochaines semaines puisque la saison pollinique de ces arbres se poursuit en moyenne jusqu’à la mi-mars.
Cette année plus clémente que 2018 pour les allergiques ?
Tout comme la météo ne peut se prédire sur l’année, il n’est pas encore possible d’estimer les taux de pollen pour 2019. Les différentes vagues de pollinisation se succèdent plus au moins régulièrement tout au long de l’année, comme illustré dans le calendrier disponible sur www.airallergy.be. La plupart des arbres émettent leur pollen à la fin de l’hiver et au printemps, le noisetier et l’aulne étantles plus précoces. Ils libèrent en effet leur pollen avant même l’apparition des premières feuilles. Celui du bouleau, considéré comme l’arbre le plus allergisant en Belgique, fait normalement son apparition entre les mois de mars et avril. Ensuite arrive la longue saison pollinique des graminées (de mai à juillet), à l’origine de ce qu’on appelle communément le « rhume des foins » qui touche près d’un belge sur six.
Bien souvent, des décalages de plusieurs jours à plusieurs semaines sont observés d’une année à l’autre. Les quantités de pollen émises annuellement sont elles aussi très variables. En effet, lorsque les fleurs sont matures et prêtes à libérer leur pollen dans l’air, les conditions météorologiques influencent fortement leur dissémination. Le vent et les températures clémentes favorisent la dissémination du pollen tandis qu’un temps pluvieux rabat les pollens aux sols diminuant les concentrations polliniques de l’air. Mais certains arbres ont également besoin de plusieurs années pour accumuler suffisamment d’énergie avant de produire de grandes quantités de pollen. Ces années très riches en pollen, comme ce fût le cas en 2018 pour une série d’espèces, reviennent cycliquement tous les 2 à 5 ans. Les personnes allergiques au pollen d’aulne, de noisetier ou de bouleau, devraient donc en principe être moins affectées cette année.
Que faire en cas de symptômes ?
L’allergie au pollen est une maladie chronique dont le diagnostic doit être fait par un médecin. Les symptômes se confondent facilement avec ceux d’autres maladies (rhume, etc.) et le phénomène peut être complexe en cas de polyallergies (par exemple à la fois au pollen de bouleau et au pollen des graminées) ou en cas de réactions allergiques croisées. Dans ce dernier cas, il n’est pas rare pour une personne allergique au pollen de bouleau de ressentir des symptômes en ce début d’année à cause de la similarité qui existe entre le pollen de l’aulne, du noisetier et du bouleau. Ces arbres appartiennent de fait à la même famille des bétulacées.
Les symptômes cliniques sont typiquement :
- des picotements, démangeaisons, larmoiements et rougeurs aux yeux
- des éternuements, nez bouché, sinus encombrés, perte d’odorat et de goût, écoulements nasaux et, dans certains cas, démangeaisons à l’arrière de la bouche et dans la gorge.
Comment limiter les désagréments ?
- Suivez les recommandations et les traitements prescrits par votre médecin
- Nettoyez régulièrement votre nez avec de l’eau physiologique
- Evitez tout effort ou activité sportive à l’extérieur
- Portez des lunettes (de soleil) pour limiter les réactions de contact
- Douchez-vous et lavez vos cheveux avant d’aller vous coucher
- Utilisez des mouchoirs en papier et jetez-les systématiquement après utilisation
- Évitez de sécher votre linge à l’extérieur
- Gardez les fenêtres fermées dans votre habitation et lors de vos déplacements en voiture
- Consultez régulièrement le site internet www.airallergy.be, l’application mobile AirAllergy (Android et iOS) et le compte Twitter @AirAllergy pour rester informé de l’évolution de la saison pollinique en Belgique
Plus d’info?
Lucie Hoebeke (FR) : +32 2 642 56 33
Marijke Hendrickx (NL) : +32 2 642 55 09
Airallergy, le seul réseau officiel de surveillance des pollens en Belgique
Le réseau belge de surveillance des pollens et des spores fongiques est coordonné par l’équipe Mycologie et aérobiologie de Sciensano. En fournissant quotidiennement des informations fiables sur la présence des allergènes dans l’air, ce réseau aide les médecins généralistes, les spécialistes et la population à prévenir et traiter les allergies en indiquant les périodes et régions à haut risque.