Tuberculose et antibiorésistance : l’ISP contribue au développement d’un nouveau prototype de médicament

Publié le : 
Lundi, 20 mars 2017
Last updated on 11-12-2017 by Sébastien Daems

L’Institut scientifique de Santé publique (ISP) s’est associé aux travaux d’une équipe de chercheurs lillois (Inserm, Université de Lille, Institut Pasteur de Lille et CNRS) pour mettre au point un nouveau prototype de médicament baptisé ‘SMARt-420’. Celui-ci permet de supprimer la résistance à l’éthionamide, un antibiotique utilisé pour traiter la tuberculose. Publiés dans la revue Science le 17 mars 2017, ces travaux ouvrent une nouvelle voie dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques.

Combattre la tuberculose et lutter contre la résistance aux antibiotiques
Comme de nombreux antituberculeux, l’éthionamide appartient à la catégorie des pro-antibiotiques. Inactifs en tant que tels, ces médicaments doivent être activés à l'intérieur d’une bactérie pour pouvoir la tuer. La résistance à l’éthionamide se produit lorsque des mutations génétiques altèrent ce mécanisme de ‘bioactivation’. L’étude a montré qu’en associant SMARt-420 à l'éthionamide, un bacille tuberculeux devenu résistant à cet antibiotique pouvait être contraint à revenir à un état de complète sensibilité, via la stimulation d’une nouvelle voie d’activation.

Expertise reconnue de l’ISP
Dans le cadre de cette étude, l’ISP a effectué des tests laboratoires d’efficacité in vitro et in vivo de SMARt-420 sur le bacille de la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis). « Lors de ces tests, la combinaison de SMARt-420 et de l'éthionamide s’est avérée efficace pour traiter des souris infectées par des bacilles tuberculeux devenus insensibles à cet antibiotique », déclare Vanessa Mathys, responsable du Centre de référence ‘Mycobacterium’ de l’ISP. « Ces travaux ouvrent vraiment de nouvelles perspectives prometteuses dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques. »

La résistance aux antibiotiques, un enjeu mondial de santé
La tuberculose est une maladie bactérienne causée par Mycobacterium tuberculosis. Elle se transmet par voie aérienne et touche principalement les poumons. Le traitement de la tuberculose nécessite l’association de plusieurs antibiotiques sur une durée de six mois. Or, l'augmentation continuelle du nombre de souches résistantes aux antibiotiques s’avère aujourd’hui particulièrement inquiétante. Ainsi, en 2016, parmi les 10 millions de nouveaux cas de tuberculose déclarés dans le monde, 500 000 étaient considérés comme multirésistants aux antibiotiques et ont provoqué le décès de près d'un malade sur deux.

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