Boissons alcoolisées

Last updated on 1-8-2025 by Isabelle Moyersoen

Pourquoi étudions-nous la consommation de boissons alcoolisées selon les recommandations alimentaires ?

Une alimentation équilibrée est essentielle pour la santé. Le Conseil Supérieur de la Santé établit des recommandations alimentaires adaptées à la population belge, visant à réduire le risque de maladies, de décès prématurés et la charge globale de morbidité liée à des habitudes alimentaires défavorables à la santé.
La consommation de boissons alcoolisées est associée à un risque accru de plusieurs maladies chroniques, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, les maladies du foie, le cancer et les problèmes de santé mentale. L’effet protecteur éventuel d’une consommation modérée reste controversé et dépend fortement de facteurs individuels et de variables confondantes.
Dans les nouvelles recommandations publiées en 2025, le Conseil Supérieur de la Santé recommande aux adultes de ne pas consommer de boissons alcoolisées, car il n’existe pas de limite inférieure sûre en dessous de laquelle la consommation d’alcool n’a pas d’effets néfastes sur la santé. En cas de consommation d’alcool, il est recommandé de limiter sa consommation à maximum 10 unités standards d’alcool par semaine réparties sur plusieurs jours, tout en gardant certains jours sans aucune consommation d’alcool.

Comment avons-nous étudié la consommation de boissons alcoolisées ?

Les données de consommation ont été collectées au moyen de deux rappels de consommation alimentaire de 24 heures non-consécutifs menés par des enquêteurs ayant suivi une formation. Ces rappels consistent à encoder tous les aliments et boissons consommés par les participants le jour précédent l’interview. Ils ont été effectués manière standardisée à l’aide d’un programme informatique spécialisé (GloboDiet®).
La consommation de boissons alcoolisées a été évaluée en tant que consommation habituelle (également appelée consommation à long terme), représentant la consommation quotidienne moyenne sur le long terme. Cette méthode tient compte des variations quotidiennes naturelles de ce que les gens mangent et des quantités qu’ils consomment, ce qui permet d’avoir une image plus précise des habitudes alimentaires au fil du temps. Cette méthode est particulièrement pertinente lorsqu’il s’agit d’évaluer si une population répond aux recommandations alimentaires. Toutes les consommations mentionnées dans les résultats ci-dessous sont des consommations habituelles moyennes, sauf indication contraire.
Il est important de noter que les consommations rapportées concernent les quantités de boissons alcoolisées consommées (en ml/jour), et non pas la consommation d’alcool pur, de nombre d’unités standard ou de verres d’alcool.
Le logiciel statistique SPADE (« Statistical Program to Assess habitual Dietary Exposure ») a été utilisé pour estimer les distributions des consommations habituelles dans la population à partir des données à court terme recueillies lors des rappels de consommation alimentaire de 24 heures.
Les personnes interrogées ont également répondu à un questionnaire de fréquence de consommation alimentaire : il leur a été demandé d’indiquer à quelle fréquence elles avaient consommé différents aliments ou groupes d’aliments au cours des 12 derniers mois. Les options de réponse étaient les suivantes : Jamais, moins d’une fois par mois, 1 à 3 fois par mois, 1 fois par semaine, 2 à 4 fois par semaine, 5 à 6 fois par semaine, 1 fois par jour, 2 à 3 fois par jour, plus de 3 fois par jour.
La proportion de la population adulte ne consommant jamais de boissons alcoolisées a été évaluée sur base des réponses au questionnaire de fréquence de consommation alimentaire afin de mesurer l’adhésion de la population à la nouvelle recommandation en vigueur. Cependant, en cas de consommation d’alcool, le fait de limiter sa consommation à une certaine quantité maximale n’a pas été évaluée.
La méthodologie détaillée est disponible ici.

Qu’est-ce qui est inclus dans le groupe des « boissons alcoolisées » ?

Sur base des recommandations du Conseil Supérieur de la Santé, ce groupe :
- inclut toutes les boissons qui contiennent de l’alcool, telles que les cocktails, le vin, la bière, les liqueurs et les alcools forts.
La proportion de la population qui ne boit jamais de boissons alcoolisées a été calculée sur base des items suivantes du questionnaire de fréquence de consommation alimentaire (posés uniquement aux adolescents et aux adultes) :
- Vin (y compris le cava, champagne, mousseux) ;
- Bière avec alcool ;
- Alcools forts (whisky, cognac, etc.) ;
- Boissons énergisantes mélangées à de l’alcool (vodka-Red Bull, etc.) ;
- Cocktails alcoolisés (Mojito, Cosmopolitan) et apéritifs (Porto, Martini, etc.).

RÉSULTATS CLÉS

La population adulte boit en moyenne 137 ml/jour de boissons alcoolisées

18 % de la population adulte ne boit jamais de boissons alcoolisées

Les hommes ont une consommation moyenne de boissons alcoolisées plus élevée (213 ml/jour) que les femmes (65 ml/jour)

Les personnes ayant un faible niveau d’instruction sont plus susceptibles de ne jamais boire de boissons alcoolisées (23 %) que celles ayant un niveau d’instruction moyen (15 %) ou élevé (11 %)

Entre 2014-2015 et 2022-2023, la consommation moyenne de boissons alcoolisées a diminué de 193 ml/jour à 144 ml/jour, tandis que la proportion personnes ne buvant jamais de boissons alcoolisées a augmenté de 15 % à 19 %