Six mois après une infection COVID-19, le symptôme persistant le plus fréquemment rapporté par les participants au projet COVIMPACT de Sciensano est la fatigue/épuisement. L’étude met également en évidence un lien entre certains facteurs de santé et socio-économiques des participants et le risque de souffrir d’un COVID de longue durée.
COVID long et symptômes persistants
L’objectif du projet de recherche COVIMPACT mené par Sciensano est d’approfondir nos connaissances sur le COVID de longue durée et les effets à long terme d’une infection au COVID-19 sur la santé physique, mentale et sociale. Il existe cependant plusieurs définitions du COVID long. Parmi les guides de pratique clinique actuels du COVID de longue durée, ceux du NICE (National Institute for Health and Care Excellence) sont fortement utilisés: les symptômes persistent ou se développent plus de trois mois après l’infection COVID-19.
Parmi les guides de pratique clinique actuels du COVID de longue durée, ceux du NICE (National Institute for Health and Care Excellence) sont fortement utilisés: les symptômes persistent ou se développent plus de trois mois après l’infection COVID-19. Selon cette définition, 47% des participants déclarent avoir encore au moins un symptôme 3 mois après leur infection COVID-19, et 32% après 6 mois. Ces pourcentages sont basés sur les déclarations des participants. Six mois après une infection COVID-19, la fatigue/épuisement est le symptôme persistant le plus fréquent chez les participants souffrant d’un COVID long (50%). Les autres symptômes persistants les plus fréquents après six mois sont les maux de tête (32%), les troubles de la mémoire et concentration (32%), les douleurs musculaires (28%), les difficultés respiratoires (27%) et les troubles du sommeil (22%). Au total, 23% des participants déclarent avoir été diagnostiqué d’un COVID long par un professionnel de la santé six mois après leur infection. Ces différentes proportions représentent un cumul des cas sur la durée de l’étude et ne peuvent pas être simplement extrapolées à l’ensemble de la population belge infectée.
« Ces proportions sont influencées par la définition utilisée du COVID de longue durée ainsi que par le profil des participants au projet de recherche. On constate par exemple que la proportion du COVID long varie de 5% à 80% dans différentes études internationales, en fonction de la définition utilisée. Nos résultats sont similaires à ceux observées dans d’autres études qui appliquent les mêmes définitions et conditions.» précise Pierre Smith, chercheur chez Sciensano.
Le chercheur précise aussi que les symptômes du COVID de longue durée sont des symptômes communs à d’autres problèmes de santé dans la population générale. Bien que les participants au projet précisent qu’ils n’avaient pas ces symptômes avant leur infection, cette limite doit être prise en compte.
Tous les participants présentant un COVID long ne déclarent pas nécessairement un moins bon état de santé suite à leur infection COVID-19. En effet, environ 30% des participants présentant un COVID long après 3 et 6 mois se sentent malgré tout complètement rétablis de leur infection COVID-19. Ce résultat montre que certaines personnes peuvent avoir des symptômes persistants sans forcément se sentir en moins bonne santé suite à leur infection. A l’inverse, 4% des participants présentant un COVID long après 3 et 6 mois souffrent de limitations fonctionnelles sévères, 2% de difficultés respiratoires sévères et 3% sont en grande difficulté financière en raison de leur état de santé.
À ce jour, plus de 2000 personnes ont été suivies 3 et 6 mois après leur infection au COVID-19. De nouvelles personnes participent tous les jours au projet et seront suivies jusqu’à la fin de l’étude en avril 2023.
Certaines personnes sont plus susceptibles de présenter des symptômes du COVID long
Les résultats du projet COVIMPACT indiquent que certains participants sont plus susceptibles que d’autres de souffrir d’un COVID de longue durée à 3 et 6 mois après leur infection :
- les femmes
- les personnes avec un niveau d’éducation plus faible
- les personnes avec un antécédent de maladie chronique
- les personnes en situation de surpoids ou d’obésité
- les personnes qui présentaient au moins un symptôme de la COVID-19 en phase aigüe de l’infection
- les personnes hospitalisées suite à leur infection.
« Nos résultats montrent qu’entre 3 et 6 mois après l‘infection, une partie des participants ne présentent plus de symptôme du COVID long selon la définition du NICE, mais qu’en moyenne pour ceux qui en souffrent encore après 6 mois, l’impact négatif sur leur vie de tous les jours et sur leur santé physique, mentale et sociale reste important. » précise Pierre Smith.
Consultez l’ensemble des résultats préliminaires du projet de recherche COVIMPACT sur le COVID long et ses implications physiques, mentales et sociales.
Nous souhaitons adresser nos vifs remerciements aux personnes qui ont donné et qui continuent de donner de leur temps pour participer aux enquêtes du projet de recherche COVIMPACT.