Le réseau national de surveillance aérobiologique AirAllergy de Sciensano annonce le début de la saison pollinique : les premiers pollens de l’année proviennent de l’aulne et du noisetier. Les niveaux de pollen sont susceptibles d’augmenter au fur et à mesure que les conditions météorologiques s’améliorent. Les personnes sensibles au pollen de ces arbres risquent de développer des symptômes allergiques.
La saison pollinique 2024 commence plus tard, à contre-courant de la tendance habituelle
Les inflorescences de l’aulne et surtout du noisetier, également appelées «chatons», sont observables depuis plusieurs semaines.
Le réseau AirAllergy de Sciensano informe le public sur la présence actuelle des allergènes dans l’air extérieur, notamment ceux de l’aulne et du noisetier. Les personnes allergiques à ce type de pollen risquent de développer des symptômes d’allergie, surtout si elles sont particulièrement sensibles ou si elles se trouvent à proximité de ces arbres. En cette période, les concentrations de pollen d’aulne et de noisetier dans l’air restent encore relativement faibles en raison des basses températures. Elles peuvent rapidement augmenter lorsque les conditions météorologiques s’y prêtent, ce qui entraîne la dispersion d’une grande quantité de grains de pollen dans l’air.
« Depuis ce dimanche 28 janvier, les concentrations journalières mesurées sont plus régulières et ont dépassé les 40 grains/m³ d’air. Nous pouvons nous attendre à ce que des pics plus importants apparaissent dans les prochaines semaines. Même si la dernière période de gel a sans doute endommagé une partie de la production pollinique, l’aulne et le noisetier arrivent en pleine floraison et leur pollen sera émis en masse dans l’air sur une plus courte durée, dès que les conditions de dispersion seront favorables. », rapporte Nicolas Bruffaerts, collaborateur scientifique au service de Mycologie et Aérobiologie de Sciensano.
Changement climatique : la saison des pollens devient plus intense et plus longue
Il est intéressant de noter que la dernière saison de l’aulne et du noisetier a commencé inhabituellement tôt, un phénomène observé plus fréquemment en raison du changement climatique. L’augmentation de la température exerce une pression sur le cycle de reproduction des arbres, ce qui se traduit par une production de pollen plus précoce et plus abondante. La mesure des niveaux de pollen est un indicateur des effets du climat sur l’environnement, avec des implications directes pour la santé publique. À l’avenir, les citoyens pourraient être confrontés à des problèmes d’allergie au pollen plus fréquents.
Nouvelle prévision de l’IRM sur le risque d’allergie au pollen d’aulne
Depuis l’année dernière, l’Institut Royal Météorologique (IRM) publie des prévisions pour le pollen de bouleau et de graminées, en collaboration avec Sciensano. Cette année, une prévision du risque d’allergie au pollen d’aulne est également ajoutée pour l’ensemble de la Belgique sur le site web de l’IRM et sur le site web de Sciensano (AirAllergy). Un bref aperçu est également disponible via l’application mobile de l’IRM. Pour estimer le risque d’allergie, l’IRM utilise une version adaptée à la Belgique du modèle SILAM, développé par l’Institut Météorologique Finlandais. Ces cartes prévisionnelles permettent d’aider les personnes sensibilisées à ce type de pollen pour mieux planifier leur traitement et appliquer des mesures de prévention plus efficaces.
Quels sont les symptômes liés à l’allergie au pollen ?
Les symptômes les plus typiques de l’allergie au pollen sont : des picotements, des démangeaisons à l’arrière de la bouche et dans la gorge, des larmoiements et rougeurs aux yeux, des éternuements, le nez bouché, les sinus encombrés, des écoulements nasaux, des difficultés respiratoires, ou bien aussi une perte d’odorat et de goût.
Les symptômes se confondent facilement avec ceux du COVID-19, de la grippe ou du rhume. Mais :
- Il n’y a pas de période d’incubation pour les allergies. Elles apparaissent dès que l’organisme est exposé à certaines quantités d’allergènes.
- Une allergie ne provoque ni fièvre, ni douleurs musculaires. Cependant, vous pouvez avoir le nez qui coule, de la toux, des difficultés respiratoires et de la fatigue.
- Les symptômes d’allergie apparaissent tant qu’il y a exposition aux allergènes, ce qui peut durer de longues semaines pour certaines saisons polliniques. En cas de grippe ou de rhume, les symptômes sont plus courts.
En cas de doute prenez directement contact avec votre médecin généraliste ou votre allergologue.
Que faire en cas de symptômes et comment limiter les désagréments ?
En cette période, les patients allergiques doivent suivre leur traitement de fond tel que recommandé par leur allergologue, et pour les asthmatiques ne surtout pas l’interrompre au risque de les fragiliser face aux infections respiratoires.
Nous recommandons ce qui suit :
- Suivez les recommandations et les traitements prescrits par votre médecin
- Portez un masque pour limiter l’exposition par les voies respiratoires
- Nettoyez votre nez avec de l’eau physiologique
- Portez des lunettes (de soleil) pour limiter les réactions de contact
- Lavez vos cheveux et vos vêtements régulièrement
- Evitez les efforts physiques, surtout pendant les périodes les plus sèches
- Utilisez des mouchoirs en papier et jetez-les après chaque utilisation
- Ne séchez pas votre linge à l’extérieur
- Si vous vous déplacez en véhicule, gardez les fenêtres fermées
- Evitez d’ajouter des facteurs irritants ou allergisants dans votre environnement intérieur (tabac, parfums d’intérieur, bougies, encens, produits d’entretien ou de bricolage, etc.)
- Consultez régulièrement le site internet AirAllergy.be, l’application mobile AirAllergy (Android et iOS) et le compte Twitter @AirAllergy pour rester informé de l’évolution de la saison pollinique en Belgique.
AirAllergy, le seul réseau officiel de surveillance des pollens en Belgique
Le réseau belge de surveillance des pollens et des spores fongiques est coordonné par l’équipe Mycologie et Aérobiologie de Sciensano. En fournissant quotidiennement des informations fiables sur la présence des allergènes dans l’air, ce réseau aide les médecins généralistes, les spécialistes et la population à prévenir et traiter les allergies en indiquant les périodes et régions à haut risque.