Le réseau national de surveillance aérobiologique AirAllergy de l’institut Sciensano annonce le début de la saison des pollens 2021. Les premiers pollens de l’année étant émis par l’aulne et le noisetier. Les taux de pollen sont susceptibles d’augmenter selon l’évolution des conditions météorologiques. Les personnes sensibilisées au pollen de ces arbres risquent de développer des symptômes allergiques.
Un début de saison en retard
Cette année, les personnes allergiques aux pollens de l’aulne et du noisetier devraient, contrairement à l’année passée où la saison pollinique fût précoce, ressentir les premiers symptômes allergiques plus tard que de coutume. Les précipitations anormalement abondantes du mois de janvier ont maintenu les concentrations polliniques de l’air très basses. Malgré quelques jours de redoux au début de ce mois de février et des fleurs qui arrivaient à maturité, le froid et les précipitations hivernales ont à nouveau retardé l’émission des pollens dans l’air.
“Les concentrations polliniques de l’air sont fortement tributaires des conditions météorologiques. Lorsque les fleurs sont matures et prêtes à libérer leur pollen dans l’air et que les conditions météorologiques favorables sont réunies, les concentrations peuvent rapidement augmenter. Avec la remontée des températures, les grains de pollen jusque-là confinés dans les inflorescences vont pouvoir se disperser dans l’air.» explique Nicolas Bruffaerts, collaborateur scientifique du service Mycologie et Aérobiologie de Sciensano.
“Lors du weekend du 13 et 14 février 2021, les concentrations en pollen d’aulne et de noisetier ont significativement augmenté, avec consécutivement 24, 35 et 44 grains/m³ mesurés respectivement du vendredi 12 février au dimanche 14 février.» poursuit-il.
Saison tardive mais plus intense ?
D’année en année, les quantités de pollen produites par ces arbres allergisants apparaissent plus importantes. Toutefois, il est impossible de prédire l’intensité de la saison 2021 à l’instar des prévisions météorologiques. Les différentes vagues polliniques suivent un schéma plus ou moins régulier tout au long de l’année, comme illustré par le calendrier disponible sur www.airallergy.be , avec souvent des décalages de plusieurs jours voire semaines. De même, les quantités de pollen émises sont elles aussi très variables d’une année à l’autre. Ces quantités dépendent à la fois des conditions météorologiques et du cycle de production spécifique aux espèces d’arbres.
“L’aulne et le noisetier ont besoin de plusieurs années pour cumuler suffisamment d’énergie avant de produire de grandes quantités de pollen. Les années de forte production reviennent en principe cycliquement toutes les 2 à 5 années. Mais il faut rester très prudent car les observations à long terme montrent que ces cycles tendent à se raccourcir, avec des saisons polliniques intenses plus fréquentes pour ces arbres, comme ce fût le cas en 2018 et en 2019.» conclut Nicolas Bruffaerts.
Comment savoir si vous avez une allergie?
Les symptômes cliniques de l’allergie au pollen sont typiquement : picotements, démangeaisons, larmoiements et rougeurs aux yeux, des éternuements, le nez bouché, les sinus encombrés, des écoulements nasaux, une perte d’odorat et de goût, des démangeaisons à l’arrière de la bouche et dans la gorge.
Les symptômes se confondent facilement avec ceux du COVID-19 ou du rhume. Le phénomène peut également être complexe en cas de réactions allergiques croisées.
- Il n’y a pas de période d’incubation pour les allergies. Elles apparaissent dès que l’organisme est exposé à certaines quantités d’allergènes.
- Une allergie ne provoque ni fièvre, ni douleurs musculaires. Cependant, vous pouvez avoir le nez qui coule, de la toux, des difficultés respiratoires et de la fatigue.
- Les symptômes d’allergie apparaissent tant qu’il y a exposition à des allergènes. En cas de grippe ou de rhume, les symptômes sont plus courts.
En cas de doute prenez directement contact avec votre médecin traitant.
Que faire en cas de symptômes et comment limiter les désagréments?
En cette période, les patients allergiques doivent suivre leur traitement de fond tel que recommandé par leur allergologue, et pour les asthmatiques ne surtout pas l’interrompre au risque de les fragiliser face aux infections respiratoires.
Nous recommandons de poursuivre les dernières directives gouvernementales relatives au COVID-19. En outre, nous recommandons ce qui suit :
- Suivez les recommandations et les traitements prescrits par votre médecin
- Nettoyez votre nez avec de l’eau physiologique
- Portez des lunettes (de soleil) pour limiter les réactions de contact
- Lavez-vous et lavez vos cheveux régulièrement
- Utilisez des mouchoirs en papier et jetez-les après chaque utilisation
- Ne séchez pas votre linge à l’extérieur
- Si vous vous déplacez en véhicule, gardez les fenêtres fermées
- Evitez d’ajouter des facteurs irritants ou allergisants dans votre environnement intérieur (tabac, parfums d’intérieur, bougies, encens, produits d’entretien ou de bricolage, etc.)
- Consultez régulièrement le site internet www.airallergy.be, l’application mobile AirAllergy (Android et iOS) et le compte Twitter @AirAllergy pour rester informé de l’évolution de la saison pollinique en Belgique
Airallergy, le seul réseau officiel de surveillance des pollens en Belgique
Le réseau belge de surveillance des pollens et des spores fongiques est coordonné par l’équipe Mycologie et aérobiologie de Sciensano. En fournissant quotidiennement des informations fiables sur la présence des allergènes dans l’air, ce réseau aide les médecins généralistes, les spécialistes et la population à prévenir et traiter les allergies en indiquant les périodes et régions à haut risque.