Sciensano participe à un accord de coopération international visant à étudier la charge globale des maladies animales.
Paris (France), le 19 janvier 2021 – La Fondation Bill & Melinda Gates et le Foreign, Commonwealth and Development Office britannique ont octroyé des subsides pour un montant de 7 millions de dollars américains pour implémenter un cadre destiné à mesurer la charge de la maladie chez les animaux et ses conséquences pour la santé humaine et l’économie. Les résultats de ce programme “Global Burden of Animal Diseases (GBAD)” aideront les autorités et le secteur privé dans la direction politique à prendre et contribueront à une amélioration effective de la santé et du bien-être animaux. Il fournira par ailleurs une base pour des recherches scientifiques plus avancées.
Dans le monde entier, l’élevage et l’aquaculture sont essentiels pour l’alimentation et la santé humaines. Les animaux jouent un rôle important dans la société et sont source de revenus et d’alimentation mais ils servent également à la production de vêtements, de matériaux de construction et d’aliments pour les plantes (engrais), tout en nous permettant d’utiliser leur force de traction. Les maladies animales installées (endémiques) et émergentes, mais également d’autres facteurs, ont toutefois des conséquences négatives pour ces animaux et leur rôle dans la société.
Chaque année, des centaines de millions de dollars sont investis dans la lutte contre les maladies afin d’améliorer la santé et la productivité des animaux agricoles. Or, il n’existe pas de méthode systématique permettant de mesurer l’impact de la charge de la maladie animale sur la santé et le bien-être de l’homme. On ne sait pas encore comment la charge de la maladie se répartit entre les petites exploitations agricoles et le secteur commercial, ni comment elle varie en fonction des régions et du sexe. De ce fait, les décideurs politiques ne disposent actuellement pas des informations nécessaires leur permettant d’évaluer correctement si leurs efforts sont axés sur les problèmes de santé animale ayant le plus grand impact sur le bien-être humain.
Mesurer pour améliorer la gestion des maladies animales : un nouveau programme
Le programme GBAD, dirigé par l’Université de Liverpool, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et un accord de coopération d’institutions internationales, va permettre d’étudier la santé animale et la charge de la maladie en partant d’une autre perspective. En évaluant la charge globale en termes économiques, le programme aidera à identifier les individus et les communautés les plus touchés, en montrant dans quelle mesure la santé animale entretient un rapport intrinsèque avec la productivité agricole, le revenu des petits agriculteurs, l’émancipation des femmes et la disponibilité équitable d’un régime alimentaire sûr, abordable et nourrissant.
«Il est à présent clair pour tout le monde que la santé animale et la santé publique sont liées et qu’elles sont essentielles pour une planète saine et durable. Surtout si nous réussissons à y ajouter des composantes environnementales et socio-économiques», affirme Monique Eloit, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale.
Le nouveau partenariat annoncé aujourd’hui soutient l’implémentation du programme GBAD. Dans un monde où 1,25 milliard d’individus travaillent dans le secteur agricole, ce programme aura un impact positif sur les Objectifs de développement durable qui contribuent à la réduction de la faim, à la santé et au bien-être, à l’égalité des sexes, à la dignité dans le travail et à la croissance économique ; ainsi qu’à une consommation et à une production responsables.
“Sciensano étudiera les effets des maladies d’origine animale et alimentaire sur la santé publique en calculant le nombre de «Disability Adjusted Life Years» (années de vie corrigées de l’incapacité). En termes simples, nous allons pour chacune de ces maladies calculer le nombre d’années perdues par suite d’une mortalité précoce et le nombre d’années de vie perdues par suite d’une invalidité », explique le Dr. Brecht Devleesschauwer, qui dirige le programme GBAD chez Sciensano. “Sciensano met l’accent sur une seule santé (One health)”, ajoute-t-il, “ce qui signifie que nous approchons à partir de différents points de vue les questions de la recherche concernant la santé humaine et animale. Le programme GBAD constitue donc un complément idéal aux efforts que nous faisons actuellement pour calculer la charge de la maladie chez l’homme. »
Plus d’information sur le partenariat GBAD
Le programme GBAD est dirigé par l’Université de Liverpool, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et un accord de coopération d’institutions internationales, dont: la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization (CSIRO) Australie; University of Guelph, Canada; l’Institute for Health Metrics and Evaluation, University of Washington, Etats-Unis; l’International Livestock Research Institute (ILRI), Ethiopie; Murdoch University, Australie; Sciensano, Belgique; Washington State University, Etats-Unis; University of Zürich, Suisse; et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Le programme GBAD a également reçu le financement du Centre for International Agricultural Research australien (ACIAR), de Brooke et de la DG-Santé de la Commission européenne.
L’ACIAR a soutenu une étude de faisabilité en Indonésie qui a conduit à l’introduction d’une proposition pour une étude de cas de plusieurs années.
Brooke est une organisation de bien-être animal mondiale qui utilise des approches de développement internationales pour améliorer la qualité de vie des animaux agricoles et des personnes qui en dépendent. Dans le cadre du projet GBAD, Brooke finance et supervise une étude promotionnelle de 4 ans sur la “Burden of animal diseases of working equids”, en collaboration avec l’Université de Liverpool.
La DG-Santé est responsable de la politique de la Commission européenne sur le plan de la santé et de la sécurité alimentaire et elle soutiendra les études de cas du GBAD dans la région européenne en 2021.