À l’issue de plusieurs tests de laboratoire, l’Institut scientifique de Santé publique (ISP) confirme le diagnostic de la rage chez une chauve-souris (Eptesicus seronitus ou Sérotine commune). Il s’agit du deuxième cas avéré de la présence du virus de la rage atypique (European Bat Lyssavirus) chez cette espèce sur le territoire belge.
Découvert le 14 octobre par un particulier dans la commune d’Étalle en province de Luxembourg, l’animal suspect a été envoyé à l’ISP pour analyse, seule institution scientifique officiellement habilitée à confirmer le diagnostic de cette maladie virale mortelle en Belgique. Le premier cas a été confirmé il y a un an environ, sur le territoire de la commune de Bertrix. Hormis les deux personnes ayant manipulé la chauve-souris lors de son envoi à l’ISP – lesquelles portaient, comme il se doit, des gants de protection adaptés – aucun contact humain ou animal n’a été signalé. Tout risque de contamination semble donc raisonnablement écarté.
Précautions d’usage et informations utiles
Strictement protégées, les espèces européennes de chauves-souris ne constituent pas un danger pour la santé publique et vétérinaire. Il est cependant recommandé de ne jamais manipuler de chauve-souris à mains nues, d’autant plus si l’animal semble malade et présente des signes d’agressivité, une incapacité à voler, s’il chute de manière répétitive sur le dos ou encore s’il effectue des déplacements aléatoires.
Outre le port de gants de protection appropriés, la vaccination préventive contre la rage est recommandée aux personnes qui, pour des raisons professionnelles ou par passion, manipulent fréquemment des chauves-souris. Elle l’est également aux personnes exerçant une activité professionnelle à risque, comme les gardes forestiers, le personnel soignant dans les centres de revalidation de la faune sauvage ou les chiroptérologues.
En cas de morsure ou de contact avec un animal suspect, consultez immédiatement un médecin généraliste ou un service d’urgences médicales. Le médecin pourra alors contacter:
- l’Institut de Médecine tropicale pour un suivi médical suite à l’exposition à un animal suspect (prophylaxie contre la rage) ;
- l’ISP (02.373.31.11) pour la confirmation du diagnostic de la rage par analyses en laboratoire
Aucun cas de rage humaine en Belgique depuis les années 1930
En Europe de l’Ouest, la rage est essentiellement une maladie importée. En Belgique, le dernier cas de rage autochtone chez l’homme est antérieur à 1930. La Belgique a été déclarée indemne de la rage classique par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2001, après une campagne intensive de vaccination orale du renard qui fut réservoir et vecteur de la maladie de 1966 à 1999. Depuis l’élimination de la rage vulpine, la Belgique n’a connu que deux cas importés de rage canine en 2007 et 2008. Grâce à une surveillance intensive, la Belgique a recouvré son statut d’indemnité six mois après chaque incident.
Rage et chauves-souris
La rage est une zoonose – une maladie d’origine animale susceptible d’infecter l’homme – touchant principalement les chiens et certains carnivores sauvages comme les renards ou les ratons laveurs. La seule zoonose connue associée aux chauves-souris en Belgique est le virus de la rage atypique ou ‘European Bat Lyssavirus’, un virus proche de la rage classique des carnivores, dont l’ISP effectue la surveillance depuis plusieurs décennies. La transmission à l’homme est très rare, mais une infection non traitée est toujours létale.
Rage aérienne et animaux domestiques
La transmission du virus de la rage aérienne aux animaux domestiques, suite à une morsure par une chauve-souris infectée, est relativement rare. Même si les animaux domestiques ne peuvent se transmettre l’infection entre eux, il est important d’adopter des précautions particulières, dans l’éventualité où votre chien ou votre chat rapporterait une chauve-souris blessée ou morte :
- En aucun cas, ne manipulez la chauve-souris à mains nues. Prévenez immédiatement l’ISP (02.373.31.11) pour demander une analyse de l’animal ;
- Si votre chien ou votre chat a été mordu, consultez sans délai votre vétérinaire afin que votre animal de compagnie bénéficie d’un traitement post-exposition.