En bref
Dans le monde occidental est apparue la tendance à considérer que ce qui est « naturel » est « sans danger ». Il n’est donc pas surprenant que la popularité des compléments alimentaires à base de plantes soit en hausse, tout comme les pratiques de fraude et d’adultération de ces produits. Pour détecter ces pratiques, il nous faut adopter des approches innovantes.
Cette étude combine des données provenant de différents modes de détection afin de rechercher et de détecter la présence des plantes revendiquées et la présence de plantes contrôlées ou toxiques (voire illégales) non déclarées.
Description du projet
Cette perception erronée de l’absence de danger chez les produits naturels est pourtant régulièrement démentie dans les faits, avec le signalement de cas de toxicité de certaines plantes présentes dans des compléments alimentaires à base de plantes. L’augmentation de la consommation de compléments alimentaires à base de plantes s’est traduite par une multiplication des pratiques d’adultération qui doivent être contrôlées, sur un marché qui, pour le moment, reste limité. Depuis plusieurs dizaines d’années, le nombre de compléments alimentaires non déclarés saisis par les douanes et commercialisés sur Internet a progressé, à la fois sur le plan national et international. En général, les compléments alimentaires saisis sont analysés à la recherche d’adultérants chimiques, alors que l’adultération par des plantes est négligée, faute de méthodes fiables. Néanmoins, ce sujet attire de plus en plus l’attention, face au signalement de cas de toxicité faisant suite à l’ingestion de ces plantes réglementées. Pour traiter correctement ce problème, il est nécessaire de concevoir des approches inventives.
L’incorporation de plantes en poudre dans des comprimés ou des capsules fait qu’il est impossible de réaliser des analyses macroscopiques et microscopiques, et le mélange de différentes espèces de plantes rend ces défis analytiques encore plus difficiles à relever. C’est pourquoi nous appliquons l’approche la plus prometteuse dans ce contexte, à savoir la combinaison de l’empreinte chromatographique et de l’analyse chimiométrique. L’objectif général de ce projet consiste à détecter la présence de plantes réglementées ou toxiques dans les compléments alimentaires, en adoptant une approche fondée sur l’empreinte tridimensionnelle, c’est-à-dire que les données obtenues par différents modes de détection seront combinées (par ex. : détecteur à barrettes de diodes et spectrométrie de masse). Cette méthodologie conduira à l’obtention d’immenses jeux de données, qui sont fondamentaux pour pouvoir distinguer les « bons » des « mauvais » échantillons et qui exigeront des outils adéquats en vue de leur traitement. À cet égard, nous appliquerons des techniques de chimiométrie pour l’analyse des données.
Ce projet contribuera à concevoir une approche de criblage et à réaliser des études sur ce marché, qui seront communiquées aux autorités. Il permettra de faire le point sur la situation concernant les compléments alimentaires et contribuera à sensibiliser les autorités face à ces nouvelles menaces, tout comme le grand public.