En bref
À la fin du XXe siècle, un virus de l’influenza aviaire H5N1 hautement pathogène (HP) a fait son apparition. Il était en mesure d’infecter et de se propager dans le monde entier par l’intermédiaire des oiseaux aquatiques sauvages. Bon nombre de virus de l’influenza aviaire H5 hautement pathogènes dérivant de cette source ont constitué une menace directe pour le secteur de la volaille et, pour certaines variantes, pour l’homme également. Ce projet vise à mieux comprendre la propagation de la variante HP H5 à l’intérieur d’un cheptel, après une introduction ponctuelle. En outre, des outils seront élaborés pour faciliter et optimiser l’expertise du laboratoire national de référence (LNR).
Description du projet
À la fin du XXe siècle, un virus H5 hautement pathogène a fait son apparition et a infecté les oiseaux aquatiques sauvages. En conséquence, le virus hautement pathogène pouvait contaminer les cheptels avicoles sans devoir s’adapter d’une faible à une haute pathogénicité. La migration des oiseaux sauvages infectés par les virus HP H5 a eu pour conséquence une propagation mondiale de ces virus. Depuis son émergence, la souche parente H5N1 goose/Guangdong a évolué, par dérive et glissement génétique, en un grand nombre de clades et de sous-clades, avec des pathogénicités et spectres d’hôtes variés.
Depuis 2010, différents sous-types du clade de virus 2.3.4.4 sont apparus, comme les souches H5N2, H5N3, H5N6 et H5N8, qui partagent la même hémagglutinine (H), mais diffèrent par leur neuraminidase (N) par suite d’un réassortiment avec des virus de l’influenza aviaire circulant localement. Ces souches se sont progressivement propagées de l’Asie vers l’Europe, l’Afrique (H5N1, H5N6 et H5N8) et même l’Amérique du Nord (H5N1, H5N2 et H5N8). La Belgique a été confrontée à deux vagues d’introduction du clade de virus 2.3.4.4.b en 2017, principalement chez les oiseaux sauvages et de compagnie.
Afin de réagir à la possibilité d’une introduction directe de virus de l’influenza aviaire hautement pathogènes dans les cheptels avicoles par l’intermédiaire d’oiseaux sauvages – au lieu de l’émergence par dérive génétique d’un virus LPAI-H5 – combinée au changement de pathogénicité et d’épidémiologie, une surveillance et une protection renforcées de nos cheptels avicoles sont requises.
Premièrement, une meilleure compréhension de la propagation de HP H5 à l’intérieur d’un cheptel avicole après une introduction ponctuelle directe de HP H5 est essentielle afin d’améliorer la connaissance scientifique et les approches actuelles de surveillance et de contrôle des virus HP H5. Dans ce contexte, ce projet vise à élaborer un modèle expérimental d’introduction ponctuelle de HPH5Nx dans des cheptels de volaille naïfs et préimmunisés de différentes espèces. Nous serons ainsi en mesure d’étudier la circulation silencieuse possible à l’intérieur des cheptels avec immunité préexistante grâce aux situations endémiques ou à la vaccination.
De surcroît, l’impact sur la production et l’infection des œufs sera évalué. Des outils seront élaborés afin d’identifier les infections récentes, ce qui permettra de distinguer les pathothypes H5 faiblement pathogènes (FP) et hautement pathogènes, ainsi que de faciliter l’échantillonnage virologique sur le terrain. L’ensemble de ces dispositions devrait permettre au laboratoire national de référence de s’adapter aisément aux situations épidémiologiques changeantes, d’élargir son expertise et de soutenir les autorités chargées de protéger le secteur avicole.