NUCABEL 2A - Evaluation des effets potentiels sur la santé pour la population résidant à proximité de sites nucléaires en Belgique : incidence du cancer de la thyroïde

Last updated on 14-12-2022 by Pierre Daubresse
Durée du projet :
janvier 9, 2017
-
juin 30, 2020

En bref

L’étude Nucabel a été réalisée à la demande du ministère belge des Affaires sociales et de la Santé publique. Cette étude épidémiologique menée à l’échelle nationale porte sur les risques potentiels pour la santé, plus particulièrement de cancer, potentiellement encourus par les personnes vivant à proximité de sites nucléaires belges.

Description du projet

L’existence de risques potentiels pour la santé associés au fait de vivre à proximité de sites nucléaires est une question d’intérêt public depuis plusieurs décennies. Cette question a été relancée par la publication d’une étude allemande ayant reporté une incidence (nombre de nouveaux cas de cancer apparus pour 100 000 personnes par an) plus élevée des leucémies infantiles à proximité de centrales nucléaires allemandes. L’incident radiologique survenu à l’Institut National des Radioéléments à Fleurus en 2008 a renforcé l’inquiétude du public. C’est la raison pour laquelle la ministre belge des Affaires sociales et de la Santé publique a demandé la réalisation d’une étude épidémiologique nationale, afin de procéder à un premier examen des éventuels risques sanitaires associés au fait de vivre à proximité de sites nucléaires.

Plus spécifiquement, l’objectif est de déterminer si l’incidence de cancers est plus élevée dans la population résidant à proximité des sites nucléaires belges par rapport à la population belge ou à une population de référence comparable. L’étude a également pour objet d’analyser le lien entre l’apparition d’un cancer et différents indicateurs indirects (distance, fréquence et sens du vent, estimation de rejets radioactifs hypothétiques).

L’étude Nucabel 1 a été réalisée au niveau géographique des communes. Aucune augmentation de l’incidence du cancer de la thyroïde n’avait été observée à proximité des centrales nucléaires belges de Doel et de Tihange. Près des sites de Fleurus et de Mol-Dessel l’incidence du cancer de la thyroïde était légèrement plus élevée qu’attendue. Cette étude vise à effectuer un suivi épidémiologique mais ne permet pas de mettre en évidence un lien de causalité entre l’apparition de nouveaux cas de cancer et la présence d’installations nucléaires. Elle ne permet pas non plus de tirer de conclusions au niveau individuel.

Le Parlement Fédéral Belge a demandé la réalisation de Nucabel 2, une étude complémentaire faisant suite à l’étude précédente. L’étude s’appuie sur des données à une échelle géographique plus fine, c’est-à-dire les secteurs statistiques qui sont des subdivisions de communes. Cela permet de réaliser des analyses plus précises.

Plus-value pour la santé publique

Evaluation des risques possibles pour la santé et plus particulièrement du risque de cancer pour la population vivant à proximité des sites nucléaires belges.

Plus-value scientifique

Acquisition de nouvelles connaissances, communication aux autorités et au public dans le domaine du risque de cancer et de l’exposition aux radiations.

Résultats

Les résultats de l’étude NUCABEL 2A n’ont pas montré une incidence plus élevée du cancer de la thyroïde autour des centrales nucléaires de Doel et Tihange. A proximité du site industriel et de recherche de Mol-Dessel, il n’y a pas non plus d’indication d’une incidence plus élevée. 

Dans un rayon de 20 km autour du site de Fleurus, un gradient statistiquement significatif de l’incidence du cancer de la thyroïde avec les différents types d’exposition considérés fut observé (proximité du site, vents dominants, modélisation des émissions radioactives hypothétiques). D’autre part, l’étude indique une incidence légèrement plus élevée dans le voisinage très proche du site mais celle-ci n’est pas statistiquement significative. Il faut garder à l’esprit que des variations de l’incidence du cancer de la thyroïde existent et ne sont pas exceptionnelles en Belgique. Elles peuvent être observées dans des zones où il n’y a pas de sites nucléaires.

De plus amples informations sont disponibles dans le rapport NUCABEL 2A ci-dessous.

Chercheurs de projet de Sciensano

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