En bref
Les médicaments protéiques et peptidiques illégaux représentent un problème croissant, qui affecte à la fois les médicaments de style de vie (p. ex. les peptides de dopage) et les médicaments qui sauvent la vie (p. ex. l’insuline). Il va de soi que les peptides de style de vie illégaux pourraient représenter des risques graves pour la santé, étant donné qu’ils ne sont fort probablement pas produits dans un environnement contrôlé. C’est pourquoi il est essentiel de développer des stratégies (bio)chimiques afin d’évaluer le risque lié à l’utilisation de ces produits pour sensibiliser l’utilisateur parfois mal informé.
Description du projet
La compréhension de la physiologie humaine a fortement évolué au cours des 30 dernières années, ce qui a entraîné un développement considérable de médicaments. Une petite sous-fraction, qui prend toutefois progressivement de l’ampleur, de ce marché des médicaments comprend les protéines recombinants et les peptides. Bien qu’une prescription soit requise dans la plupart des pays occidentaux pour l’injection de ces composés, certains d’entre eux sont faciles à se procurer sur des pharmacies en ligne illicites, déguisées ou non en « entreprises de recherche ». Par ailleurs, les informations relatives aux effets et/ou effets secondaires (à court et à long termes) sont restreintes pour nombre de ces peptides, étant donné que les études cliniques n’ont pas été terminées ou, pire encore, ont reçu un avis négatif en raison d’effets néfastes potentiels pour la santé en général. En outre, un risque supplémentaire lié à l’utilisation de ces polypeptides illégaux réside dans le fait que ces préparations injectables ne sont pas produites dans un environnement contrôlé.
Afin d’évaluer le risque lié à l’utilisation de préparations illégales de polypeptides injectables, une pléthore de techniques et de stratégies d’analyse (bio)chimiques a été développée et utilisée. Ceci afin d’identifier et de quantifier l’ingrédient pharmaceutique actif (IPA), les impuretés liées à l’IPA et les impuretés chimiques et/ou biologiques potentiellement présentes dans différentes préparations des dix peptides les plus populaires (au sein de la population belge).
Résultats
Tous ensemble, nos résultats démontrent que ces échantillons contiennent parfois :
- le mauvais dosage
- une grande quantité d’impuretés (p. ex. peptides contenant de la cystéine)
- des bactéries (p. ex. présence d’une souche hémolytique ou de Bacillus cereus dans deux échantillons sur cent)
- des métaux lourds et/ou métalloïdes (p. ex. présence des quantités toxique d’arsenic).
Tout ce qui précède pourrait entraîner des problèmes de santé graves. Nos données démontrent clairement le risque d’acheter et utiliser des peptides illegaux, commes les agents potentiellement dopants, sur le marché noir et peuvent, nous l’espérons, être utilisées pour sensibiliser les utilisateurs parfois mal informés.
Ces résultats ont été publiés dans plusieurs journaux (voir ci-dessous).
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