En bref
L’utilisation d’un additif alimentaire et sa consommation sont très réglementées. Toutefois, un produit alimentaire peut contenir plus d’un additif alimentaire. Cela soulève la question du risque constitué par la combinaison de ces additifs alimentaires. Par conséquent, une nouvelle base de données des additifs alimentaires est créée pour les denrées alimentaires sur le marché belge. Nous pouvons de cette manière évaluer l’exposition de différents groupes de consommateurs aux additifs alimentaires et tirer des conclusions quant aux risques.
Description du projet
Coexposition aux additifs alimentaires
Afin de mieux surveiller la consommation d’additifs alimentaires (FA – food additive) et leurs risques, les objectifs de cette étude sont les suivants :
- analyser l’occurrence et la co-occurrence des additifs alimentaires utilisés le plus fréquemment dans différentes catégories de denrées alimentaires sur le marché belge
- évaluer l’exposition à ces additifs
- tirer des conclusions quant aux risques.
Évaluation des risques
Nous établissons d’abord une base de données, basée sur les informations figurant sur l’étiquetage des aliments. Cela nous permet d’identifier l’occurrence et la co-occurrence d’additifs alimentaires sur le marché alimentaire belge.
Ensuite, nous identifierons les risques, sur la base :
- des effets toxicologiques et des impuretés/contaminants
- des groupes d’évaluation combinés pour les additifs alimentaires les plus fréquemment utilisés en Belgique
Dans cette optique, une estimation de l’exposition unique et combinée de différents groupes de consommateurs aux additifs alimentaires sélectionnés peut être réalisée.
Renforcer la sécurité alimentaire
La réussite du projet renforce, à long terme, la capacité des autorités belges chargées de la sécurité alimentaire à mettre pleinement en œuvre le système européen et à contribuer ainsi à sa durabilité. Ceci est en adéquation directe avec les recommandations formulées par la Cour des comptes européenne dans son dernier rapport de 2019.
Résultats
Le projet concernait les denrées alimentaires disponibles en 2020 en Belgique, couvrant >80 % des parts de marché. Un ensemble de données contenant les noms, marques, magasins et listes d’ingrédients des produits a été obtenu. Une stratégie mise au point en interne a identifié les fréquences et co-occurrences de 337 additifs alimentaires (FA) dans l’ensemble de données. Les résultats les plus importants sont les suivants :
- 240 FA ont été utilisés au moins 1 fois
- un maximum de 24 FA différents ont été rapportés dans la liste d’ingrédients du même produit
Ensuite, les co-occurrences ont été évaluées pour tous les FA, en soulignant une utilisation combinée pour 235 FA.
Une évaluation des effets indésirables rapportés pour les groupes FA/FA les plus fréquents sur le marché belge (n=51) a été effectuée et 10 FA présentant des effets indésirables ont été identifiés. Par la suite, une méthode analytique a été mise au point pour l’analyse des sorbates, benzoates et citrates en utilisant la chromatographie par échange d’ions en combinaison avec la détection de la conductivité. La méthode a été validée et appliquée pour l’analyse de plus de 130 boissons.
Afin d’évaluer les tendances concernant l’utilisation d’additifs alimentaires, les résultats d’une étude de marché ont été comparés aux données disponibles pour les 5 dernières années, révélant une réduction générale de l’utilisation des FA les plus fréquents au cours des 5 dernières années. De plus, certains FA ont également été remplacés par des solutions de rechange « propres », comme le remplacement de colorants artificiels dans certains aliments. D’autres observations intéressantes sont les passages des conservateurs aux antioxydants et l’utilisation de combinaisons d’édulcorants.
Pour l’évaluation de l’ingestion, une première analyse de l’exposition a révélé la grande variabilité (3-4 ordres de grandeur) de l’exposition estimée aux additifs alimentaires parmi les différents FA sur le marché belge. Les ingestions les plus importantes d’additifs alimentaires sont estimées pour les groupes E407 et E472e chez les tout-petits. Bien qu’ils ne soient pas les plus fréquemment utilisés, ils sont présents dans les aliments très consommés.
L’exposition aux impuretés présentes dans les additifs alimentaires a été estimée en utilisant une méthode de dépistage développée par les chercheurs. Les résultats ont mis en évidence des contributions potentielles majeures à l’exposition au Pb, As, Hg et Cd en provenance de :
- fruits et légumes transformés
- produits de boulangerie fine
- boissons aromatisées
- pain et petits pains
- produits de boulangerie fine
- aliments transformés
- et certains produits à base de viande.
