En bref
Ce projet contribuera à élargir nos connaissances concernant l’exposition des enfants à naître aux perturbateurs endocriniens (substances chimiques qui interfèrent avec des systèmes endocriniens [ou hormonaux]). Les composants sélectionnés sont analysés dans les tissus placentaires par chromatographie et spectrométrie de masse, des techniques qui permettent d’isoler et de quantifier les substances chimiques suivant leur structure et leur masse moléculaire. Les échantillons de placenta proviennent d’une étude menée actuellement sur des cohortes de naissances en Belgique. Une telle étude consiste à réaliser des enquêtes répétées auprès d’un grand nombre d’individus, depuis leur naissance et tout au long de leur vie. De cette manière, il est possible de suivre le développement des enfants et d’établir des liens entre d’éventuels effets sur la santé et une exposition durant les premiers stades de vie.
Description du projet
Au cours d’une grossesse, le placenta est en contact avec tous les différents facteurs de stress nutritionnel, hormonal et chimique. Les contaminants environnementaux et alimentaires nuisent au développement du fœtus, soit directement en ayant un impact toxique sur les cellules, soit lié à une perturbation endocrinienne et/ou à un stress oxydatif entraînant des réactions cellulaires néfastes. Reste à savoir comment ces substances chimiques affectent à différents stades les profils de biologiques moléculaires au niveau du placenta.
Les objectifs du projet sont les suivants :
- Améliorer les techniques d’évaluation de l’exposition des tissus placentaires aux perturbateurs endocriniens
- Analyser en profondeur les expositions in utero et précoces aux perturbateurs endocriniens et leurs effets sur la croissance et le développement (neurologique) des jeunes enfants
Population à l’étude
Dans une étude en cours de cohorte de naissances (ENVIRONAGE), des paires mères-enfants sont recrutées à l’hôpital du Limbourg oriental. Du sang maternel et du cordon ombilical ainsi que des échantillons de placenta sont prélevés sur chacune de ces paires. Des données périnatales telles que le sexe, la date de naissance, le poids à la naissance, l’âge gestationnel et le score Apgar des nouveau-nés sont également collectées. La mère remplit un questionnaire après la naissance, puis régulièrement pendant le suivi (tous les ans). Le nouveau-né fait l’objet d’une évaluation neurologique et comportementale quelques jours après la naissance (NBAS, Neonatal Behavioral Assessment Scale, échelle d’évaluation du comportement néonatal), puis d’une évaluation des performances cognitives à l’âge de 4 ans.
État des connaissances
Jusqu’à présent, seuls quelques composés environnementaux ont été identifiés dans le placenta. Ces derniers peuvent donc passer de la mère au fœtus / à l’embryon. Une exposition prénatale à certains perturbateurs endocriniens connus a été associée à des effets sur le développement à un âge ultérieur. C’est la raison pour laquelle il est important d’étudier ces effets sur des cohortes mères-enfants.
Valeur ajoutée pour la santé publique
Grâce à une plus grande connaissance des effets de certaines substances chimiques sur le développement, nous pourrons définir celles dont l’exposition devra être limitée en priorité. À ce jour, il n’existe aucune information concernant la présence de substances chimiques dans le placenta des mamans belges.
Valeur ajoutée pour la recherche
Il sera possible de comparer les concentrations de certaines substances chimiques présentes dans le placenta des mamans belges avec celles obtenues dans le cadre d’études internationales.
Acquisition et échange des connaissances scientifiques «up-to-date» dans les domaines des perturbateurs endocriniens et développement de méthodes analytiques permettant de mesurer les niveaux de EDC dans le placenta.
Chercheurs de projet de Sciensano
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