En bref
Le projet SEROPREV vise à déterminer quelle proportion de la population belge est immunisée contre certaines maladies ou en est porteuse. Ces données constituent un outil essentiel pour orienter les politiques de santé publique, notamment en matière de vaccination, de prévention ou de traitement. Pour recueillir ces informations, nous analysons des échantillons sanguins provenant d’une partie représentative de la population afin de détecter des biomarqueurs tels que des anticorps spécifiques contre certaines maladies. La collecte de ces échantillons, issus de restes de prélèvements, est assurée par trente-deux laboratoires répartis sur l’ensemble du territoire belge.
Description du projet
Objectif
L’objectif principal du projet SEROPREV est de créer une sérothèque nationale composée d’environ 5 000 échantillons. Cette ressource sera utilisée sur une période de cinq ans pour estimer la prévalence spécifique à l’âge des biomarqueurs des maladies infectieuses en Belgique, selon les priorités définies par un comité de suivi scientifique.
Focus initial : séroprévalence de la rougeole
La première priorité de l’étude sera d’estimer la séroprévalence par âge des anticorps IgG (immunoglobuline G) contre la rougeole. L’objectif est de générer des données fiables qui serviront de base aux interventions de santé publique et orienteront les programmes de vaccination de rattrapage potentiels.
Plus précisément, l’étude permettra :
- d’estimer la séroprévalence de la rougeole dans différents groupes d’âge et zones géographiques en Belgique
- mettre en évidence d’éventuelles lacunes en matière d’immunité ainsi que les facteurs de risque de sensibilité, tels que l’âge ou la localisation géographique
- analyser le lien entre les niveaux d’immunité observés et la couverture vaccinale
- comparer les résultats obtenus à ceux d’études antérieures de séroprévalence afin de suivre l’évolution des tendances dans le temps.
Ces informations permettront :
- d’identifier les groupes de population les plus exposés au risque d’épidémies de rougeole, en fournissant des informations essentielles pour la mise en place de mesures de santé publique ciblées, notamment des campagnes de vaccination adaptées
- de renforcer la couverture vaccinale globale et de soutenir les efforts visant à prévenir de futures épidémies de rougeole
- de contribuer à l’évaluation de la vulnérabilité globale de la population face à la rougeole et de suivre les avancées réalisées dans le cadre des objectifs nationaux et internationaux d’élimination de la maladie.
Orientation futures
Dans les prochaines années, les chercheurs élargiront leurs analyses à d’autres agents pathogènes, en fonction de l’évolution du contexte de santé publique. Le comité de suivi scientifique établira un ordre de priorité de ces agents pathogènes en fonction de leur pertinence.
Les données obtenues permettront, en fonction des agents pathogènes/biomarqueurs sélectionnés, de :
- identifier les populations à risque
- mettre en place des mesures de santé publique ciblées
- améliorer les estimations du fardeau de la maladie.
En conclusion, cette sérothèque nationale est un outil essentiel pour renforcer la surveillance des maladies infectieuses et orienter des stratégies politiques de santé publique efficaces en Belgique.
Consulter le protocole de l’étude