PASFOODEXTRA - Détermination des niveaux d’alcaloïdes pyrrolizidiniques dans les produits pour bébés, les thés glacés, les épices, les sous-espèces d’origan et les légumes à feuilles congelés

Last updated on 14-12-2022 by Pierre Daubresse
Durée du projet :
janvier 1, 2019
-
août 31, 2019

En bref

Les alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP) sont des toxines naturelles, produites par une grande variété d’espèces végétales comme mécanisme de défense contre les insectes. Certains AP sont bien connus pour être cancérigènes pour l’homme. Leur présence dans les aliments peut provenir d’une contamination par des mauvaises herbes (principale voie de contamination supposée), de la présence de pollen de plantes toxiques (par exemple dans le miel), de l’utilisation illégale ou incorrecte de plantes toxiques et, éventuellement, de l’absorption par les racines des plantes à partir du sol. Certaines activités frauduleuses pourraient également jouer un rôle. Ce projet évalue l’exposition de la population belge aux AP présents dans les aliments pour bébés, les thés glacés, les épices, les sous-espèces d’origan et les légumes à feuilles congelés.

Description du projet

Les recommandations de l’EFSA, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, concernant les alcaloïdes pyrrolizidiniques indiquent un risque potentiel pour la santé publique de certains sous-groupes de la population (par exemple les enfants). L’EFSA recommande également de collecter des données analytiques pour les nourrissons et les jeunes enfants et mentionne que les données sont très largement lacunaires.  Des méthodes d’analyse efficaces permettant de quantifier avec précision de (très) faibles concentrations de AP et de leurs dérivés N-oxydes correspondants (PANO) dans de nombreuses matrices alimentaires différentes ont été mises au point et validées en interne pour la détermination simultanée de 30 PA/PANO par chromatographie en phase liquide avec spectrométrie de masse en tandem (UPLC-MS/MS).  Le projet actuel étudie le rôle des préparations pour nourrissons, des laits de suite, des aliments destinés à une alimentation particulière à des fins médicales spéciales (ADFMS), du thé/des infusions pour bébés, d’autres aliments pour bébés prêts à consommer et du lait de croissance dans l’exposition de ces sous-populations vulnérables. En outre, les légumes à feuilles congelés ont été inclus, dans l’hypothèse d’une contamination probable par les mauvaises herbes. Au total, 224 denrées alimentaires ont été sélectionnées et analysées. Nous avons constaté que :  

  • les niveaux de contamination des aliments pour nourrissons et enfants (c’est-à-dire le lait et les repas préparés) étaient très limités ;
  • bien que les thés glacés aient déjà été ciblés dans les projets précédents, ils ont montré une contamination récurrente par les PA ;
  • la contamination des graines d’épices énumérées dans le règlement européen 2018/62 était importante dans certains cas ;
  • des concentrations élevées ont été observées dans les légumes à feuilles congelés contenant du cerfeuil. 

Par la suite, nous avons évalué l’exposition de la population belge et identifié les espèces végétales productrices de PA contaminantes dans certains échantillons pertinents en utilisant le métabarcoding de l’ADN.
Nous avons conclu que la combinaison des analyses LC-MS, de l’évaluation microscopique et du métabarcoding de l’ADN est une trilogie intéressante pour affiner le suivi de la contamination de la chaîne alimentaire par les AP. En outre, les niveaux élevés de contamination par les AP/PANO de type héliotrine détectés dans la présente étude montrent qu’il est important de continuer à les cibler dans les futures études de surveillance des niveaux de AP dans les denrées alimentaires.


 

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