En bref
Pour introduire de nouvelles solutions aux défis associés à la pandémie du COVID-19, les entreprises textiles intègrent la technologie des nano-fibres, des nano-composites et des nanoparticules dans les masques buccaux. Des nanoparticules de dioxyde de titane sont ainsi ajoutées lors de la production de fibres chimiques en tant que colorant blanc, en tant qu’agent matifiant et en tant que filtre UV. Dans le projet TiO2Mask, nous souhaitons évaluer s’ils peuvent être utilisés en toute sécurité dans les masques buccaux.
Description du projet
Le projet TiO2-Mask se concentre sur l’identification, la caractérisation physico-chimique et l’estimation de la libération de particules de dioxyde de titane des masques buccaux couramment utilisés. Les informations scientifiques concernant les quantités de particules de dioxyde de titane libérées et inhalées via les masques buccaux dans des conditions d’utilisation normales et intensives sont insuffisantes. Le dioxyde de titane est classé comme cancérigène en cas d’inhalation, Carc.cat.2, H351 selon la réglementation européenne sur la classification, l’étiquetage et l’emballage (CLP) et nécessite donc des recherches supplémentaires. Nous réalisons une caractérisation physico-chimique in situ et une évaluation d’une éventuelle libération de particules. Ces aspects sont indispensables pour identifier les risques liés au port de masques buccaux contenant des particules de dioxyde de titane.
Nous effectuons un dépistage initial par plasma à couplage inductif — spectroscopie d’émission optique (ICP-OES), mesurant la quantité totale de dioxyde de titane dans une sélection de masques buccaux, afin de déterminer quel(s) type(s) de masques buccaux contiennent du dioxyde de titane. La quantité totale de dioxyde de titane mesurée est utilisée comme indicateur de la présence de particules de dioxyde de titane.
Les particules de dioxyde de titane sont caractérisées in situ par microscopie électronique (EM). L’objectif est de détecter, localiser et mesurer la taille, la morphologie, l’état d’agglomération et la composition élémentaire des particules de dioxyde de titane dans les sections des masques buccaux. Nous évaluons le nombre de particules par surface et la fraction de particules situées en bordure des fibres, les plus susceptibles d’être libérées.
Des données spécifiques sur l’exposition par inhalation sont essentielles pour l’évaluation des risques. L’exposition éventuelle par inhalation due à la libération de particules de dioxyde de titane est estimée pour des conditions qui imitent les conditions de la vie réelle. Cela inclut l’exposition par inhalation lors d’une utilisation normale et dans des conditions externes spécifiques (air sec, air humide).
Nous étudions également si des méthodes alternatives et plus simples pour évaluer la libération de particules de dioxyde de titane peuvent être développées. De telles méthodes devraient permettre d’évaluer la fraction de particules qui peut être libérée dans des conditions d’utilisation normales et extrêmes, ainsi que les différences de libération de particules de dioxyde de titane entre les différents types de masques buccaux.
Les résultats de ce projet fourniront des informations essentielles pour l’analyse des risques liés au port de masques buccaux contenant des (nano)particules de dioxyde de titane.
Résultats
Résultats définitifs et conclusions
Dans ce projet, nous avons démontré que les masques buccaux peuvent contenir des (nano)particules du dioxyde de titane (et de biocides d’argent) et nous avons également déterminé la quantité de particules présentes.
Sur la base de ces éléments, nous avons développé une méthodologie afin de définir un plafond sûr (limite d’exposition acceptable) qui permette de produire des masques buccaux intrinsèquement sûrs (safe-by-design).
En plus de cette estimation théorique, nous avons essayé, en collaboration avec l’Université de Gand et VITO, de mesurer l’exposition réelle à ces (nano)particules pendant le port d’un masque buccal. Aucune méthode disponible ne permettait toutefois de donner à cette question une réponse concluante. Il n’est donc pas possible, sur la base des résultats actuels, de tirer des conclusions concluantes sur les risques réels pour la santé de la personne qui les porte, ni, sur la base des connaissances scientifiques actuelles, de formuler des conclusions générales sur d’éventuels risques pour la santé de la population de porter des masques buccaux qui contiennent des (nano)particules de TiO2 (ou de biocide d’argent).
Sur la base de ces constatations, nous avons conseillé aux autorités compétentes d’ancrer le concept safe-by-design plus fortement dans la législation. De plus amples recherches et développements sont également nécessaires en ce qui concerne la sécurité de produits contenant des (nano)particules. Plus spécifiquement dans ces trois domaines :
- vérifier quels risques l’utilisation de masques buccaux (et d’autres biens de consommation) contenant des nanoparticules entraîne dans la pratique, et étudier leur impact éventuel sur la santé.
- Réguler et contrôler la qualité de tels biens de consommation.
- Etudier les risques pour la santé et l’environnement liés au cycle de vie de produits contenant des (nano)particules.
Téléchargez le rapport final:
Résultats intermédaires
Un rapport intermédiaire sur les premiers résultats du projet a été publié. Lisez le communiqué, le résumé exécutif ou le rapport complet.