Risques et dangers

L’omniprésence des appareils électriques dans notre quotidien suscitent des inquiétudes. À ce jour, aucune étude scientifique n’est parvenue à démontrer la nocivité des champs électromagnétiques non ionisants. Quelques études ont révélé des corrélations statistiques, sans pour autant parvenir à expliquer le lien de cause à effet. Dans le doute, on applique le principe de précaution. 

Difficulté d’évaluer les risques

Si les risques essentiellement cancérigènes des rayonnements ionisants (rayons X, radiographies médicales, scans, énergie nucléaire) sont avérés, ceux des rayonnements non-ionisants sont plus controversés et ce pour plusieurs raisons :

  • nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour étudier l’apparition de certaines maladies qui peuvent mettre parfois 30 ans à se déclarer (cancers)
  • pour des raisons éthiques, il est difficile de mener des expériences sur des humains 
  • les résultats des études (la plupart épidémiologiques) sont variés et contradictoires 
  • le risque lié à l’exposition aux champs électromagnétique est multifactoriel, il est donc difficile d’isoler le facteur qui est le plus responsable du risque : cumulation des champs, durée exposition, intensité, etc.

Quels sont les facteurs de risque des champs électromagnétiques ?

Les risques et les dangers des ondes d’un champ électromagnétique peuvent dépendre :

  • de la fréquence de l’onde (Hz)
  • de l’intensité du champ électromagnétique (V/m pour les radiofréquences et µT pour les fréquences extrêmement basses)
  • de la durée de l’exposition
  • de la partie du corps exposée.

Plus les fréquences sont basses, plus les champs électriques et magnétiques sont distincts.

On distingue donc les effets sur la santé du champ électrique et ceux du champ magnétique : 

  • le champ électrique ne pénètre pas (ou très peu) le corps 
  • le champ magnétique pénètre le corps. 

Ce sont donc généralement les champs magnétiques qui posent le plus problème (fréquences extrêmement basses).

LE SAVIEZ-VOUS ? D’une manière générale, il suffit de s’éloigner d’un appareil électrique pour que son champ magnétique diminue considérablement. À une distance de 30 cm, le champ magnétique autour de la plupart des appareils ne dépasse pas le centième de la valeur limite de 100µT à la fréquence 50Hz. 

GSM, Wifi et les réseaux mobiles : quels risques ?

À ce jour, aucune étude scientifique n’est parvenue à démontrer que le Wifi, le GSM ou autres appareils produisant des champs électromagnétiques de radiofréquences représentaient un risque pour la santé.

Quelques études ont montré une corrélation entre une utilisation prolongée du GSM et la survenue de gliome (tumeur cérébrale). Pour cette raison, les ondes de radiofréquences émises par le GSM sont classées cancérigènes possibles par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).

Les niveaux d’exposition au Wifi ou aux stations de base de téléphone sans fil sont beaucoup plus faibles et plus éloigné du corps, le risque, s’il existe, devrait donc être aussi beaucoup plus faible que celui du GSM.

A ce jour, il n’y a aucun consensus scientifique sur les relations causales entre les ondes GSM et le risque de développer un cancer.

Les recherches se poursuivent pour tenter d’évaluer le risque d’une exposition faible mais prolongée.

Le lancement du nouveau réseau mobile 5G, a donné lieu à des fausses nouvelles et à des théories de conspiration. Outre la gamme de fréquences utilisée par les réseaux déjà installés, la 5G émet également des fréquences plus élevées dans le cadre du fonctionnement optimal du réseau 5G (par exemple 26 et 66 GHz). Étant donné la faible profondeur de pénétration aux fréquences plus élevées, les effets se produiront principalement dans les couches superficielles de la peau et des yeux, et non dans les tissus plus profonds comme cela peut être le cas avec les fréquences plus basses.

LE SAVIEZ-VOUS ? L’intensité d’un champ magnétique dépend de la technologie de l’appareil : les écrans d’ordinateurs et les GSM récents émettent des champs magnétiques plus faibles que les anciens. De plus, plus l’appareil est petit, plus son champ magnétique est élevé puisqu’il est moins « enrobé ». Les appareils utilisés à proximité immédiate du corps (foreuse, sèche-cheveux) augmentent l’exposition au champ magnétique.

Pour en savoir plus :

Lignes à haute tension, ordinateurs et appareils électriques (50Hz) : quels risques ?

Tous les appareils électroménagers et électroniques que nous utilisons au quotidien produisent des champs électromagnétiques faibles dont l’exposition se situe bien en dessous des seuils d’apparition d’effets biologiques et des normes (100 µT, DAS 4W/kg). 

Les études montrent un lien statistique significatif entre les leucémies infantiles et une exposition résidentielle et prolongée à des champs magnétiques de basses fréquences supérieurs à 0,2 et 0,4µT. Cependant aucun effet biologique ne permet à ce jour d’expliquer ce lien.

Les câbles souterrains émettent peu de champ électrique (grâce à la gaine métallique) mais les champs magnétiques sont toujours présents et peuvent même être supérieurs à ceux générés par une ligne aérienne, mais ils décroissent aussi plus vite avec la distance.

Soleil et rayonnements ultraviolets : quels risques ?

Rayonnements ionisants

Les rayonnements ionisants sont nocifs pour l’organisme et sont d’ailleurs classés par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) cancérigènes avérés.

Contrairement aux rayonnements non-ionisants, les risques existent dès les plus faibles intensités de rayonnement et ces effets s’accumulent dans le temps. De sorte qu’une exposition prolongée à de faibles doses peut produire les mêmes effets qu’une exposition plus brève à de fortes doses. Les risques dépendent de l’intensité du rayonnement, de la source, de la durée d’exposition, des organes et des tissus exposés. 

Les examens d’imagerie médicale sont la source principale d’exposition aux rayonnements ionisants. C’est pourquoi il y a des précautions particulières à respecter lorsqu’on veut faire une radio, un scan ou recourir à l’imagerie médicale en général.

Attention ! Les examens médicaux restent toutefois indispensables pour diagnostiquer des maladies ! 

LE SAVIEZ-VOUS ? Certains travailleurs sont particulièrement exposés à des rayonnements ionisants et doivent pour ces raisons respecter des précautions particulières. Les normes pour l’exposition professionnelle sont généralement plus basses, parce que les travailleurs connaissent mieux les risques et savent mieux les prévenir.  

Pour en savoir plus :

Électrohypersensibilité 

L’électrohypersensibilité est un sujet controversé sur lequel il n’existe pas de consensus parmi les scientifiques.

Un lien causal entre les champs électromagnétiques non ionisants et les symptômes décrits par les personnes EHS n’a pas pu être démontré de manière convaincante.

Plusieurs scientifiques ont avancé l’hypothèse d’un effet nocebo dans le développement du syndrome d’hypersensibilité électromagnétique. A l’opposé de l’effet placebo qui décrit les effets positifs attribués à une substance ou un médicament en l’absence de principe actif, l’effet nocebo est caractérisé par le développement d’effets négatifs lorsque la présence d’une substance ou d’un agent physique considérés comme nuisibles est suspectée. Mais l’effet nocebo est mis en doute par d’autres chercheurs, notamment dans les premières étapes de développement du syndrome d’hypersensibilité électromagnétique.

Sciensano est actuellement engagé dans un projet de recherche dont l’objectif est de mettre au point un test de provocation qui permettrait d’étudier le lien entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes (Projet 2018-2020 PNREST Anses, EST/2017/2 RF/19). Ne manquez pas de nous contacter si vous êtes intéressés à y participer.

Pour en savoir plus :

Effets bénéfiques des champs électromagnétiques

Si les champs électromagnétiques peuvent comporter des risques pour la santé, ils peuvent aussi avoir un effet bénéfique.

Aux fréquences basses et à des doses mesurées, ils peuvent stimuler le système immunitaire, faciliter la cicatrisation de brûlures et de fractures.

Dans le cadre de radiothérapies, certains hôpitaux irradient préalablement les cellules avec des micro-ondes. Les cellules alors sensibilisées aux ondes, réagissent d’autant mieux à la radiothérapie ce qui permet de réduire la quantité de radiations ionisantes.

Sciensano est membre du Conseil Supérieur de la Santé et donne son avis sur les risques liés à la communication mobile et à d’autres types de rayonnements non-ionisants, en particulier les radiofréquences. 

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