De nombreuses drogues ont des effets toxiques qui participent aux risques liés à leur usage. Des effets néfastespeuvent survenir après une seule consommation (comme en cas d’overdose ou lorsqu› une personne se blesse alors qu’elle est sous l’emprise d’une drogue) ou consécutivement à une consommation chronique potentiellement associée à un diagnostic de dépendance (comme des problèmes de santé et toute une série de problèmes sur le plan social, judiciaire, financier ou émotionnel).
L’Unité Drogues illégales de Sciensano surveille de près les risques et dangers suivants:
Mortalité
La mortalité liée à la consommation de drogues constitue un risque majeur associé à l’usage des drogues et représente une part non négligable des décès prématurés chez les adultes.
- Il est possible de suivre les statistiques sur les décès directement imputables à la consommation de drogues dans la population nationale dans grâce au Registre général des chiffres de mortalité tenu par Statbel.
- La mortalité peut aussi en partie être suivie grâce à l’enregistrement d’analyses toxicologiques post mortem spécifiques dans le Système belge d’alerte précoce pour les drogues (système BEWSD).
Overdoses non mortelles ou admissions dans un service d’urgences
Un éclairage précieux sur les effets toxiques aigus nous est donné par les services d’urgences hospitalières, ce qui élargit le champ de surveillance des conséquences de la consommation de drogues sur la santé. Aujourd’hui, l’Unité Drogues illégales peut également s’appuyer sur le réseau d’experts Euro-DEN Plus, établi à l’échelle européenne, qui signale les hospitalisations en urgence liées à la consommation de drogues grâce à un réseau d’hôpitaux-sentinelles disséminés dans toute l’Europe.
Conduite sous influence
La conduite sous influence est l’infraction ou le délit consistant à conduire, manœuvrer ou contrôler un véhicule à moteur en ayant ses facultés affaiblies par l’alcool ou d’autres drogues (y compris les drogues récréatives et celles prescrites par des médecins). Les résultats de laboratoire des tests sanguins ou salivaires sont communiqués à l’Unité Drogues illégales.
Maladies infectieuses liées aux drogues
Le fait de partager du matériel de consommation (d’injection ou d’inhalation) augmente le risque de transmission et de contamination par des infections transmissibles par le sang, comme le VIH, les virus de l’hépatite B ou C (virus VHB et VHC) et les infections bactériennes invasives. Ces maladies infectieuses liées aux drogues ont de lourdes conséquences et entrainent des taux de morbidité et de mortalité élevée chez les personnes qui consomment des drogues injectables ou inhalables. L’usage de drogues avant et pendant des relations sexuelles est également associé à une augmentation des risques de contamination par des virus tels que le VIH et le VHC et des risques d’infections bactériennes sexuellement transmissibles.
Pour assurer une surveillance de ces maladies infectieuses liées aux drogues, l’Unité Drogues illégales réalise diverses actions:
- elle analyse le Registre VIH administré par Sciensano, le Registre Tbc et les enregistrements des centres de soins médicosociaux de Belgique.
- elle entreprend de mener des études plus spécifiques (par ex.: Push, PRS20).
Usage de drogue à haut risque
Cet indicateur permet de collecter des données sur la prévalence et l’incidence de la consommation chronique de drogues, qui cause de réels dommages pour la personne (notamment la dépendance, mais aussi d’autres problèmes de santé ou d’ordre psychologique ou social) ou qui expose cette personne à un risque élevé de souffrir de tels dommages. Les deux profils de consommation bien connus, considérés comme constituant un usage de drogue à haut risque, sont l’injection de drogue et la consommation d’opiacés. Le suivi de ce type de pratiques survient principalement au moyen de l’indicateur de la demande de traitement (enregistrement TDI) ou de projets spécifiques intégrant des questionnaires d’autoévaluation (par ex.: Push ou Drug Vibes).
Comorbidités en matière de la santé mentale
Les problèmes de santé mentale sont courants chez les personnes qui présentent un trouble lié à l’utilisation de substances psychoactives. Ces patients souffrent de problèmes cliniques et psychosociaux plus graves que les patients qui n’ont pas de problème de santé mentale additionnel.
Les questionnaires d’autoévaluation permettent d’évaluer la présence de comorbidités liées à la santé mentale. Ces outils peuvent être intégrés dans des enquêtes telles que Drug Vibes et les enquêtes de santé par interview (Health Interview Survey — HIS).
Sciensano assure également un suivi du projet pilote «Double diagnostic» du SPF Santé publique, qui a perms la création dans des hôpitaux de 2 unités spécifiquement dédiées au traitement des patients présentant un double diagnostic de santé mentale et d’assuétude.
Fardeau de la maladie
L’étude nationale belge du fardeau de la maladie quantifie les impacts sur la santé de 37 maladies importantes (dont les troubles de consommation d’alcool ou de drogue), exprimés en années de vie corrigées sur l’incapacité — DALY (c’est-à-dire le nombre d’années de vie en bonne santé perdues du fait de la morbidité et de la mortalité).
N’hésitez pas à consulter la page dédiée à notre Unité Drogues illégalespour plus d’informations sur nos travaux de surveillance, de recherche et de soutien aux décideurs politiques au sujet des drogues.