La période hivernale 2018-2019 s’est caractérisée par une légère sous-mortalité non statistiquement significative en Belgique, avec 67 404 décès enregistrés alors que 68 470 décès étaient prédits par le modèle Be-MOMO, soit 1 066 décès de moins qu’attendu, correspondant à un déficit de mortalité de 1,6 %. Il y a eu en moyenne 311 décès par jour avec un pic de 417 décès le 7 février 2019. Cette période hivernale 2018-2019 présente le taux brut de mortalité le plus bas depuis les cinq derniers hivers en Belgique. Durant l’hiver 2018-2019, l’épidémie de grippe a été d’une longueur normale (8 semaines), et d’intensité et de sévérité modérées. Les conditions météorologiques et environnementales ont été assez favorables. Les températures étaient relativement douces, aucune vague de froid n’a eu lieu, et seuls 17 jours de dépassement du seuil des PM2,5 ont été déplorés. Les conditions favorables de ces facteurs de risques sont donc cohérentes avec la sous-mortalité observée globalement en Belgique durant l’hiver 2018-2019. Un excès de mortalité a cependant été observé dans certains groupes d’âge. En Belgique et dans chaque région, la surmortalité durant la période hivernale a comme point commun celui d’avoir touché principalement les hommes de 15-64 ans. De la surmortalité s’observe également chez les femmes de 65-84 ans, que ce soit pour l’ensemble de la Belgique ou en Wallonie. Dans les autres groupes d’âge et de sexe, c’est une sous-mortalité qui a été majoritairement observée lors de la période hivernale 2018-2019. Dans tous les cas, la mortalité observée est restée dans l’intervalle de prédiction, indiquant une mortalité habituelle sur l’ensemble de la période.
D’autre part, Bruxelles est la seule région qui a présenté uniquement de la surmortalité durant cette période hivernale, que ce soit globalement, ou par groupe d’âge ou par sexe. Cette surmortalité bruxelloise était globalement modérée (+1,6 %). Le taux de mortalité standardisé (ajusté pour l’âge et le sexe) confirme que la mortalité était la plus élevée à Bruxelles, par rapport aux autres régions. Cette particularité bruxelloise trouve sans doute en partie son explication dans des différences démographiques (densité de population, niveau socio-économique, etc.). Quoi qu’il en soit, elle reflète une tendance observée déjà les années précédentes (depuis 1999-2000). Une autre particularité de Bruxelles est le pourcentage d’excès de mortalité nettement plus élevé chez les moins de 65 ans par rapport aux plus âgés.
L’analyse hebdomadaire de la mortalité indique qu’il n’y a eu aucune semaine présentant une surmortalité statistiquement significative sur l’ensemble de la semaine. Au contraire, après l’épidémie de grippe, une sous-mortalité statistiquement significative a été observée en Wallonie (semaine 13, 25-31 mars 2019) et à Bruxelles (semaine 14, 01-07 avril 2019) chez les 15-64 ans. 7 R É SU M É L’analyse journalière de la mortalité indique que le 7 février 2019 a été le seul jour avec une surmortalité statistiquement significative en Belgique (et en Flandre) lors de cette période hivernale.
L’analyse des facteurs de risque montre que le nombre de décès était corrélé (statistiquement significatif) à l’augmentation de l’incidence du syndrome grippal, à la baisse des températures, et à l’augmentation de l’humidité relative. La mortalité n’a en revanche pas été corrélée aux concentrations en particules dans l’air. À Bruxelles, le nombre de décès était uniquement corrélé à l’augmentation du syndrome grippal. De manière générale, les corrélations observées étaient d’autant plus fortes que l’âge était élevé. Cependant, Be-MOMO ne permet pas de mettre en évidence un lien de causalité entre mortalité et facteurs de risques. En Belgique, la mortalité hivernale est beaucoup plus importante que la mortalité estivale. La grippe, mais également les facteurs météorologiques et environnementaux influencent de manière complexe la mortalité toutes causes confondues.